Bachar el-Assad : "Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais..." (Le Figaro)

Bachar el-Assad : "Le peuple français n'est pas notre ennemi, mais..." (Le Figaro) Le Figaro a interviewé en exclusivité le président syrien Bachar el-Assad. Un entretien dans lequel le dictateur met en garde ouvertement la France.

[Mis à jour le 3 septembre 2013 à 10h52] Au moment où une intervention occidentale contre le régime syrien est débattue, le journaliste Georges Malbrunot a interviewé pour le Figaro Bachar el-Assad. Une interview présentée comme "une exclusivité mondiale" par le quotidien et dont les extraits ont été mis en ligne sur le site du journal dès 18h30 ce lundi 2 septembre. Bachar el-Assad met en garde clairement la France dans ses réponses. Il affirme que "le peuple français n'est pas [son] ennemi", mais déclare dans le même temps que "la politique de son État est hostile au peuple syrien".

Pour le dictateur syrien, "quiconque contribue au renforcement financier et militaire des terroristes est l'ennemi du peuple syrien. Quiconque oeuvre contre les intérêts de la Syrie et de ses citoyens est un ennemi." "Dans la mesure où la politique de l'État français est hostile au peuple syrien, cet État sera son ennemi", conclut-il menaçant l'Hexagone de "répercussions négatives" sur ses "intérêts". "Cette hostilité prendra fin lorsque l'État français changera de politique."

Aucune preuve des attaques chimiques selon lui

Alors que la France et les Etats-Unis ont publié des dossiers complets prouvant les attaques chimiques, après enquête de leurs services de renseignements, Bachar el-Assad soutient dans son interview que François Hollande et Barack Obama n'ont pas de preuves. "Nous avons défié les États-Unis et la France d'avancer une seule preuve MM. Obama et Hollande en ont été incapables, y compris devant leurs peuples", déclare-t-il au journaliste du Figaro. Reconnaissant en filigrane que l'armée syrienne détient bel et bien des armes chimiques, il nie les avoir utilisées contre son peuple. "Supposons que notre armée souhaite utiliser des armes de destruction massive : est-il possible qu'elle le fasse dans une zone où elle se trouve elle-même et où des soldats ont été blessés par ces armes, comme l'ont constaté les inspecteurs des Nations unies en leur rendant visite à l'hôpital où ils sont soignés ? Où est la logique ?"

 Lire l'interview sur le site du Figaro 

Vignette : Bachar el-Assad photographié lors de sa dernière entrevue avec l'envoyé spécial de l'ONU et de la ligue arabe Kofi Annan, en mars 2012 (UN Photo/Reuters/SANA)

EN VIDÉO - Le président syrien Bachar el-Assad s'est déclaré dimanche à même de faire face à une attaque extérieure.

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