Aylan Kurdi : du naufrage aux obsèques, les trois jours en enfer de son père Abdullah

Aylan Kurdi : du naufrage aux obsèques, les trois jours en enfer de son père Abdullah EN IMAGES - Passées les photos d’Aylan Kurdi, le petit Syrien mort sur une plage turque en essayant de fuir pour l’Europe, l’attention se porte sur le calvaire de son père Abdullah Kurdi qui a enterré toute sa famille à Kobane.

Les obsèques ont eu lieu rapidement. Vendredi après-midi, dans la ville syrienne de Kobane, toujours en proie à la guerre civile qui fait rage dans la région, le petit Aylan Kurdi, 3 ans, mort en Turquie, a été enterré avec son grand frère Galip, 5 ans et leur mère Rehan. La photo du petit garçon syrien, gisant sur une plage fréquentée de Turquie après le naufrage de l’embarcation de fortune qui devait l’emmener en Europe avec ses proches, a fait le tour du monde. Le cliché a jeté une lumière crue sur le sort des migrants qui fuient par centaines de milliers un pays pris en étau entre les extrémistes de Daech et le dictateur Bachar el-Assad. Au centre de l’attention désormais, Abdullah Kurdi, le père de famille, seul rescapé du drame, a décidé de faire marche arrière et de retourner enterrer ses enfants et son épouse dans la ville qu’ils avaient décidé de fuir. D’une morgue sinistre de Mugla, au sud de la Turquie, aux ruines de Kobane, en Syrie, découvrez en images le calvaire du père de famille.

La famille Kurdi (ou Shenu selon le nom utilisé par certains médias) a tenté de traverser le petit bras de Méditerranée séparant la plage de Bodrum en Turquie, de l’île de Kos en Grèce, dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 septembre 2015. Le naufrage des deux embarcations de fortune qui devaient les emmener en Europe aura fait à ce jour une douzaine de victimes. Après avoir été transférés de Turquie en Syrie, les corps ont été inhumés vendredi à Kobane, dans un mausolée consacré aux "martyrs" de la ville. Selon un journaliste cité dans la presse française et internationale, des centaines de personnes en pleurs étaient présentes à l’enterrement, soutenant péniblement un père de famille "sous le choc" et qui se considère comme responsable du sort de ses enfants et de son épouse. Il a néanmoins souligné que ses fils étaient avant tout des victimes du conflit en Syrie.