Accident de bus à Venise : une erreur ou un malaise du chauffeur ?

Accident de bus à Venise : une erreur ou un malaise du chauffeur ? L'accident de bus qui s'est produit à Venise, dans la soirée du mardi 3 octobre, a fait 21 morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs enfants. Les causes du drame ne sont pas encore connues, mais une piste semble privilégiée.

C'est une "tragédie aux proportions énormes" qui émeut toute l'Italie a annoncé Luca Zaia, le gouverneur de la région Vénétie. L'accident de bus survenu à Venise, dans la soirée du mardi 3 octobre, a fait 21 morts et une vingtaine de blessés. Au moins un Français et plusieurs enfants se trouvent parmi les victimes. Le véhicule a fait une chute de plus de dix mètres depuis un point en déviant de sa voie de circulation. Près de 40 personnes, essentiellement des touristes italiens et étrangers, siégeaient à l'intérieur du bus qui les conduisait du centre ville de Venise jusqu'à leur camping situé non loin.

Des enfants parmi les victimes

Toutes les victimes, blessées ou décédées, ont été retrouvées par les sauveteurs. Mais la désincarcération des personnes et des corps a duré jusqu'à l'aube ce mercredi 4 octobre. Les secouristes ayant été contraints d'attendre le refroidissement des batteries du véhicule pour pénétrer dans la carcasse en sécurité. L'heure est désormais à l'identification des corps et pour s'aider les enquêteurs disposent de la liste des occupants du camping, seule une poignée de victimes a été formellement reconnue dont le chauffeur de bus. Parmi elles se trouveraient un nourrisson de quelques mois et un garçon de douze ans selon Le Reppublica.

Quant aux blessés, ils ont été transportés dans des hôpitaux de la région, 15 sont blessés et cinq se trouvent dans un état très grave dont une petite fille de 4 ans. Les victimes sont de différentes nationalités. Le denier bilan compte un Français, un Allemand, quatre Ukrainiens, un Croate, deux Espagnols, deux Autrichiens et un Italien. Les autres victimes doivent encore être identifiées.. Pour les prendre en charge, le maire de Venise, Luigi Brugnaro, a demandé le déploiement de "toutes les ressources possibles" du système de santé.

Quelle est la cause de l'accident mortel de bus à Venise ?

La cause de l'accident de bus reste encore à déterminer ce mercredi, au lendemain du drame. Alors qu'une enquête a été ouverte, le procureur générale de Venise Bruno Cherchi a affirmé dans la nuit que les autorités n'étaient "pas en mesure de procéder à une reconstitution précise des événements" à ce stade. Plusieurs hypothèses ont pourtant été avancées d'après la Corriere della Sera : un incendie à bord, un comportement routier dangereux ou un problème de santé du conducteur. La piste d'un freinage ou d'une manœuvre d'urgence semble écartée puisqu'aucune trace de freinage n'a été observée sur la route et qu'aucun autre véhicule ne semble impliqué dans l'accident.

"Le chauffeur avait 40 ans et était expérimenté", a déclaré Renato Boraso, conseiller municipal en charge des transports à Venise. L'homme travaillait pour l'entreprise de transport "depuis sept ans" et conduisait un bus mis en circulation il y a moins d'un an. Une erreur de sa part est possible, mais selon l'eurodéputé et ancien ministre italien Sandro Gozi, invité de Franceinfo, on peut exclure un accident dû à la vitesse car le drame s'est produit sur "un pont très fréquenté où on ne peut pas rouler vite". Les images de vidéosurveillance confirme que le bus roulait doucement selon les déclarations de Massimo Fiorese, PDG de l'entreprise de transport à La Stampa : "On voit le bus arriver à moins de 50 km/h, on voit les feux d'arrêt qui s'allument, donc il aurait freiné".

Reste l'hypothèse d'une malaise du conducteur, la piste privilégiée selon le conseiller municipal et le PDG de l'entreprise. "Je pense que le conducteur était malade, sinon je n'ai pas d'explication" a déclaré ce dernier à Il Corriere della Serra, précisant que le chauffeur a pris son service à 18 heures, soit une heure et demie avant l'accident.

Quant à un éventuel incendie, il est acquis que le bus s'est embrasé après être tombé du pont à cause d'un feu déclenché au niveau des batteries. "Le facteur aggravant a été l'alimentation au méthane [du bus], donc le feu s'est propagé rapidement", a précisé le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi.

Les réactions du gouvernement italien et français

Mardi soir, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni a rapidement exprimé ses "plus sincères condoléances personnelles et celles du gouvernement pour le grave accident survenu à Mestre", précisant être "en contact étroit avec le maire de Venise". Matteo Salvini, a lui aussi réagi sur X (ex-Twitter) en tant que ministre des Transports : "Une prière pour les victimes et pour ceux qui luttent pour leur vie." Le président de la République française, Emmanuel Macron, a également eu un mot, sur le réseau social, pour les victimes et leurs proches. "Nos pensées accompagnent ce soir le peuple italien, les familles et les proches des victimes du terrible drame de Venise", a-t-il tweeté. 

"Une immense tragédie a frappé notre communauté ce soir." C'est avec ces mots que le maire de Venise a relayé sur X (ex-Twitter) le dramatique accident de la route qui s'est produit dans la localité de Mestre, sur la commune de Venise. "J'ai immédiatement ordonné à la ville de porter son deuil, à la mémoire des nombreuses victimes qui se trouvaient à bord du bus tombé", a ajouté l'édile, évoquant "une scène apocalyptique".