Cop 28 : ces pays déçus de l'accord se disent laissés pour compte

Cop 28 : ces pays déçus de l'accord se disent laissés pour compte Arrivée à son terme ce mercredi 13 décembre 2023, la Cop 28 se conclut par un accord historique sur les énergies fossiles. Mais certaines déceptions se font entendre.

Après une nuit supplémentaire de négociations, les pays du monde entier présents à la Cop 28 de Dubaï sont arrivés à un accord historique. Le compromis a abouti à un texte appelant à la "transition" vers l'abandon des énergies fossiles. Une décision "historique" selon le sultan Al-Jaber, président de la conférence. Si un grand nombre d'Etats a salué cet accord, notamment l'Union Européenne, certains restent toutefois plus mitigés, voire déçus. Le texte représente en effet un premier pas vers la fin des énergies fossiles avec une "transition", mais n'acte pas une "sortie" claire de leur usage. 

Par ailleurs, certains pays se disent "inquiets" face au texte adopté : les États membres de l'Aosis (Alliance of small island states), l'Alliance des petits Etats insulaires. Anne Rasmussen, dont le pays, le Samoa, préside l'Alliance, s'est exprimé après l'adoption du texte ce mercredi matin. Dans sa déclaration, elle a indiqué au président de la Cop 28 que le texte a été adopté sans l'accord des Etats insulaires qui se sont abstenus lors du vote.

Bien qu'elle a reconnu que l'accord présente des points intéressants, l'alliance a aussi ajouté que pour les États et les 39 îles qu'elle représente, les décisions prises ne sont pas suffisantes. Les Etats insulaires sont en effet les premiers affectés par le changement climatique et certains, comme l'île de Tuvalu dans le Pacifique, se trouvent déjà dans une situation critique. Selon l'alliance, la seule "transition" vers l'abandon des énergies fossiles est "très décevante". Elle a surtout exprimé ses doutes quant à l'usage des technologies "à zéro ou basse émissions" mentionnées par le texte afin de mettre en œuvre cette transition qui selon elle ne ferait que minimiser les effets des produits pétroliers. 

Elle a d'ailleurs précisé qu'elle ne pouvait pas se permettre de rentrer de cette Cop 28, chez elle, avec la preuve que la conférence a tenu ses engagements envers ces îles. Anne Rasmussen a précisé qu'il est primordial pour ces pays de maintenir le réchauffement climatique à 1.5°C maximum. Elle a appelé notamment à faire usage de la science dans les décisions prises : "Il n'est pas suffisant de se référer à la science pour ensuite stipuler des accords qui ignorent la direction que la science nous indique". Divers représentants de nations se sont levés pour applaudir son intervention.