Tensions entre Israël et le Liban : pourquoi le conflit s'envenime au Proche-Orient
La situation au Proche-Orient s'envenime. Conséquence de la guerre entre Israël et la Palestine, de nouveaux acteurs sont entrés dans le conflit, après que le Liban a, à son tour, attaqué l'état hébreu. Ce dernier a riposté. De quoi exacerber les tensions dans une région en proie au conflit depuis octobre. Ce dernier semble être entré dans une autre dimension depuis quelques jours après la mort du chef politique du Hamas, l'organisation palestinienne reconnue comme terroriste par la France, les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne, mais pas par de nombreux pays de l'ONU, dont la Russie et la Turquie.
Pourquoi le conflit s'est-il envenimé au Proche-Orient ?
Mercredi 31 juillet, le chef du Hamas Ismail Haniyeh, a été tué à Téhéran (Iran) par un "projectile aérien", selon des médias locaux. Le New York Times parle plutôt d'une bombe cachée depuis environ deux mois dans la résidence où il vivait. Il était en exil volontaire entre le Qatar et la Turquie. Une mort imputée à Israël par l'Iran.
Cette offensive est intervenue après une attaque à la roquette du Hezbollah, un groupe islamiste terroriste basé au Liban, samedi 27 juillet. Sur le plateau du Golan, une région gérée en partie par Israël et en partie par la Syrie, 12 jeunes israéliens âgés de 10 à 16 ans ont été tués.
Conséquence, Israël a rapidement répondu, mardi 30 juillet, avec une "frappe ciblée" dans la banlieue sud de Beyrouth (Liban). Celle-ci visait le "commandant responsable" du tir sur Israël. L'état hébreu a donc ciblé le Liban car c'est dans ce pays qu'est donc basé le Hezbollah. Le responsable militaire de l'organisation a été tué dans l'attaque, comme celle-ci l'a confirmé, rapporte France 24. Or, selon le ministère libanais de la Santé, un "bilan préliminaire" a fait état, en plus, d'une femme et deux enfants tués, ainsi que 74 blessés civils, indique Le Monde.
Israël, Hamas, Liban, Iran... Qui est allié ? Qui est opposé ?
Depuis les attaques du 7 octobre, Israël mène une répression militaire contre le Hamas (l'organisation palestinienne) dans la bande de Gaza, territoire palestinien. Les Nations Unies ont identifié un "risque grave de génocide" dans cette opération.
Si le conflit s'est envenimé ces jours-ci, c'est en raison de l'attaque du Hezbollah sur Israël. Le Hezbollah est un groupe paramilitaire, considéré comme terroriste, basé au Liban. Surtout, cette organisation est alliée de l'Iran et est soutenue financièrement par ce dernier. L'Iran et Israël étant en guerre, l'Iran a donc reçu le soutien du Hezbollah. Et Israël a donc répliqué contre le Liban. Le Hamas est un allié du Hezbollah libanais et du pouvoir iranien, ces trois forces ont donc Israël comme ennemi commun.
Téhéran (capitale de l'Iran) avait affirmé qu'une riposte contre Israël serait rapidement menée. De chaque côté de la frontière entre le Liban et Israël, des frappes imputées au camp adverse auraient fait plusieurs morts et blessés. Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, lundi 5 août, le porte-parole iranien du ministère des Affaires étrangères a déclaré que Téhéran avait "légalement le droit" de punir son ennemi juré, suite à l'assassinat des leaders du Hamas et du Hezbollah.
De nombreux pays appellent leurs ressortissants à quitter le Liban
A la suite de cette escalade de tensions, les ministres des Affaires étrangères du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont exprimé leur "forte préoccupation" face à la situation au Proche-Orient, selon un communiqué de la diplomatie italienne. Les États-Unis, plus proches alliés d'Israël, ont d'ailleurs renforcé leur dispositif militaire dans la région.
Lundi 4 août, le Quai d'Orsay a invité ses ressortissants à prendre leurs dispositions "maintenant pour quitter le Liban dès que possible", et "en particulier ceux de passage". Un appel similaire a été lancé par les États-Unis, la Suède, la Jordanie, l'Arabie saoudite, le Royaume-Uni… Or, plusieurs compagnies aériennes ont d'ores et déjà stoppé leurs vols depuis le Liban.
Ainsi, une foule de voyageurs s'amoncelle à l'aéroport de Beyrouth. RFI a pu recueillir le témoignage de certains, comme Mona, qui tente de partir vers Dubaï, où ses enfants sont installés : "Quand les Israéliens ont frappé à Dahieh [banlieue sud de Beyrouth, NDLR] et en Iran, j'ai eu peur. J'ai vécu toute ma vie dans la guerre ici, donc je me suis habituée. Mais je ne veux pas être coincée là", confie-t-elle. Nos confrères ont également tendu le micro à Ola, une Irakienne venue passer ses vacances au Liban : "J'ai passé de très belles vacances, mais courtes, à cause de la situation. J'étais au nord de Beyrouth et la situation était bonne. Mais à cause des informations et des recommandations de partir, c'est mieux de rentrer chez soi et d'être en sécurité."