Macron promet une aide de 100 millions d'euros au Liban : un désaveu pour Israël ?
"C'est une aide massive qu'il faut apporter à la population libanaise", a assuré Emmanuel Macron lors de la conférence de soutien au Liban organisée à Paris, à son initiative, ce jeudi 24 octobre. La France a joint les actes à la parole, puisque non seulement d'appeler à la mobilisation internationale, le chef de l'Etat a annoncé le déblocage de 100 millions d'euros pour financer l'aide humanitaire à apporter aux civils libanais touchés par les frappes israéliennes. Une aide financière colossale qui représente près du quart des 426 millions que cherche à récolter l'ONU pour soutenir le Liban.
L'aide promise par la France devra permettre d'"abriter les familles, nourrir les enfants, soigner les blessés" et "assurer la scolarité des élèves", a précisé Emmanuel Macron. Elle devra aussi servir les "centaines de milliers de personnes déplacées par la guerre" autant que les "communautés qui les accueillent". En insistant sur les difficultés rencontrées par la population libanaise, le chef de l'Etat dénonce indirectement les conséquences des violentes et nombreuses frappes menées par l'Etat hébreu, à qui il a toujours assuré son soutien et la légitimité de son droit à se défendre. Mais ce soutien n'est pas inconditionnel et Emmanuel Macron appelle depuis plusieurs mois à un cessez-le-feu. Un appel renouvelé ce jeudi : "Plus de dégâts, plus de victimes, plus de frappes ne permettront ni d'en finir avec le terrorisme ni d'assurer la sécurité de tous", a déclaré le président de la République en référence aux attaques de toutes les parties au conflit, dont l'Etat hébreu.
Macron pointe davantage le Hezbollah qu'Israël
Mais Emmanuel Macron n'est pas allé plus loin sur les agissements d'Israël à l'encontre du Liban depuis le début de la guerre ouverte entre l'Etat hébreu et le Hezbollah libanais. Le chef de l'Etat n'a pas davantage condamné les frappes israéliennes, n'ajoutant pas aux récents différents qui l'ont opposé à Benyamin Nétanyahou, notamment après les attaques israéliennes visant les forces de l'ONU. Le chef de l'Etat s'est attardé sur les actions d'un autre groupe dans ce conflit : le Hezbollah qu'il juge responsable de l'entrée du Liban dans la guerre au Proche-Orient quand "l'intérêt supérieur du Liban demandait qu'il se tienne à l'écart de la guerre entre Israël Gaza".
Le chef de l'Etat a d'ailleurs exprimé son opposition à au parti chiite libanais pro-iranien, dont la branche armée s'est mêlée au conflit, en fixant l'objectif d'"affirmer la souveraineté du Liban". Le Hezbollah, bien que représenté au gouvernement libanais n'en est pas à la tête et est à l'origine de la plupart des frappes contre Israël. Des attaques auxquelles Israël répond, quand il n'en initie pas d'autres. De la sorte, Emmanuel Macron dit vouloir "permettre aux Libanais de retrouver le contrôle de leur destin".
Une souveraineté du Liban et de son gouvernement que la France veut aider à garantir. Plaidant pour un cessez-le-feu, Emmanuel Macron a indiqué qu'une fois qu'une trêve aura été négociée, la France participera à un redéploiement de 8 000 soldats supplémentaires au Liban via la Finul, la force intérimaire des Nations unies au Liban. Ce renforcement militaire devra être "assez robuste, vérifiable et opérationnel pour que tous, au Liban, en Israël, aux Nations Unies, soient convaincus que l'Etat libanais exercera effectivement au long cours son autorité sur l'ensemble du territoire", a assuré le président Français. "Rien ne justifie qu'il puisse faire l'objet de quelques attaques que ce soit", a également regretté Emmanuel Macron.
"La guerre doit cesser au plus vite" a poursuivi le chef de l'Etat dans un constat plus général sur la situation au Proche-Orient. "La guerre ne doit permettre aux forces du chaos de l'emporter ni au Liban ni nulle part dans la région. Donc, il faut cesser le feu et définir sans attendre les mesures qui doivent être prises pour rétablir un calme durable le long de la ligne bleue et permettre aux populations déplacées au Liban comme en Israël, de retourner dans leurs foyers en toute sécurité", a-t-il enfin ajoute en conclusion de son discours.