Crash d'avion en Corée du Sud : une enquête sur le mur en béton mis en cause, un bilan jamais vu
Quatre jours après le drame au Kazakhstan, la Corée du Sud a connu le plus grave crash de son histoire dimanche 29 décembre à l'aéroport de Muan, situé à près de 300 km de Séoul. L'accident a eu lieu alors que l'avion, un Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne Jeju Air, était en train d'atterrir. Dimanche, les autorités locales avançaient que le crash avait pu être causé par la collision de l'avion "avec des oiseaux" ainsi que les "conditions météorologiques", tout en restant prudentes : "Cependant, la raison exacte sera annoncée à l'issue d'une enquête conjointe."
Avant le crash, l'avion avait lancé un message de détresse après une première tentative d'atterrissage, au moment où la tour de contrôle avait averti l'équipage que l'appareil avait été heurté par des oiseaux. Selon le directeur général de Jeju Air, Kim E-bae, l'appareil ne présentait pas de signes de dysfonctionnement. Sur les réseaux sociaux, la vidéo du drame a été largement diffusée.
INFO - #CoréeDuSud : Crash du Boeing 737-800 de Jeju Air en Corée du Sud :
— FranceNews24 (@FranceNews24) December 29, 2024
2 survivants, 120 corps retrouvés
Lavion sest écrasé 2 min après un Mayday
Cet appareil avait fait un atterrissage durgence il y a 48h lors dun vol entre Jeju et Pékin. pic.twitter.com/AkUI6tjSAY
Mais au lendemain de la tragédie qui a coûté la vie à 179 personnes, la Corée du Sud a annoncé lancer l'"inspection complète" des quelque 101 Boeing 737-800 que les compagnies du pays utilisent, soit le même modèle que l'avion qui s'est écrasé à Muan. Des investigations qui doivent se tenir jusqu'au 3 janvier et qui ne seraient pas totalement étrangères au problème lié au train d'atterrissage rencontré ce lundi matin par un autre Boeing 737-800 de Jeju Air, relaie Le Monde.
"Le commandant de bord a communiqué avec le contrôle au sol et, après avoir pris des mesures supplémentaires, le train d'atterrissage s'est remis à fonctionner normalement. Cependant, il a été décidé de retourner à l'aéroport" de Gimpo (nord-ouest de la Corée du Sud), a fait savoir un responsable de Jeju Air à la presse sud-coréenne. Rappelons que le train d'atterrissage avait déjà été pointé dimanche.
Deux survivants parmi les 181 passagers
L'avion qui s'est écrasé dimanche transportait 181 personnes, dont six membres d'équipage, en provenance de Bangkok, en Thaïlande. Seulement deux personnes étaient de nationalité thaïlandaise, les autres passagers étaient tous Sud-Coréens. Le bilan est dramatique : 179 morts, âgés de 3 à 78 ans, et seulement deux rescapés.
Tous deux étaient membres de l'équipage de l'avion de Jeju Air. Le steward, âgé de 32 ou 33 ans selon les sources, souffre de multiples fractures, mais aurait été capable de communiquer avec les secours. Il a été hospitalisé en soins intensifs. La seconde rescapée est une hôtesse de l'air âgée d'une vingtaine d'années. Elle souffre de blessures à la cheville et à la tête. Ses jours ne sont pas en danger. Les deux rescapés ont été hospitalisés à Séoul, relaie notamment Yonhap.
Alors que l'atterrissage exécuté en urgence semble avoir tout de même été "remarquablement bien exécuté", selon un professeur de sciences aéronautiques à l'université de Silla et ancien pilote interrogé par l'AFP et dont Le Monde se fait l'écho, beaucoup accusent l'architecture de l'aéroport, et plus particulièrement le mur installé en bout de piste contre lequel l'avion s'est écrasé avant de s'enflammer, d'être à l'origine de ce terrible bilan humain. "La structure en question a fait s'écraser et s'enflammer l'avion", estime ainsi le professeur Kim Kwang-il pour qui "la plupart des passagers sont morts à cause de cet obstacle". Un deuil national de sept jours a été décrété et les drapeaux mis en berne. Mardi 31 décembre, alors que l'enquête se poursuit, la Corée du Sud a annoncé qu'elle allait " examiner les réglementations concernées et leurs applications ", concernant le mur en béton mis en cause.