Crash aérien à Washington : vers la piste d'un dysfonctionnement entre la tour de contrôle et l'hélicoptère ?
Le crash aérien à Washington avait-il des chance "d'être évité", comme l'entend Donald Trump ? Alors que des opérations de secours sont toujours en cours dans le fleuve Potomac qui arrose Washington, les recherches révèlent des circonstances troublantes.
La collision a eu lieu dans la soirée du mercredi 29 janvier, peu avant 21 heures (heure locale). Un vol de la compagnie régionale PSA Airlines, transportant 60 passagers et 4 membres du personnel, a percuté un hélicoptère militaire avant de s'écraser et d'être réduit en miettes. L'appareil a ensuite été submergé sous les eaux de la rivière Potomac.
En quinze ans, l'aviation commerciale américaine n'avait pas connu pareille tragédie. D'autant plus que le drame est survenu à proximité de l'aéroport Ronald Reagan de Washington, une zone très développée en raison de son important trafic aérien. "Les acteurs de la surveillance aérienne connaissent les couloirs et les circuits aériens", souligne Xavier Tytelman, consultant aéronautique et défense, interrogé par à la Dépêche.
Une collision "étonnante"
Selon les révélations du Pentagone, les trois soldats à bord de l'hélicoptère Black Hawk opéraient un banal "vol d'entraînement" dans l'un des espaces les plus strictement régulés du monde. Les contrôleurs de la tour de contrôle de l'aéroport national ont d'ailleurs tenté de prévenir les militaires juste avant qu'ils n'entrent en collision avec le vol 5342 de la compagnie PSA Airlines.
"Pat 25, est-ce que vous avez le CRJ (vol American Airlines) sur votre radar ? Vous passez bien derrière lui ?", est-il demandé, sans réponse. Soudain, les mots "Oh ! Oh mon dieu !" résonnent dans les enregistrements alors que les deux appareils se heurtent.
Les dernières minutes, l'avion n'était qu'à "quelques centaines de pieds du sol" lorsque l'hélicoptère militaire coupe sa trajectoire, indique CNN. "C'est une collision assez étonnante en fait, déclare Xavier Tytelman. On a une ligne aérienne qui est clairement définie et un appareil militaire qui doit être capable de s'insérer dans un trafic dense".
Le système anti collision s'est-il activé ?
Autre point d'interrogation : le système anti collision. Depuis janvier 2001, le Traffic Collision Avoidance Systeme (TCAS) est obligatoire sur tous les avions de ligne selon IVAO France. Il s'active lorsque deux appareils ont une trajectoire convergente. Il fournit alors des alertes et des instructions aux pilotes (prendre de l'altitude ou au contraire en perdre) pour éviter les situations dangereuses. Ce dispositif va interroger en permanence les transpondeurs embarqués dans les avions, et envoyer des signaux radar, ce qui va permettre de connaître l'altitude et la position de chaque appareil.
Le 24 février 2024, le TCAS avait d'ailleurs permis d'éviter une grave catastrophe aérienne entre un Airbus A350-900 d'Ethiopian Airlines effectuant un vol entre Addis-Abeba (Éthiopie) à Dubaï (Émirats arabes unis) et un Boeing 787 de la compagnie Qatar Airways reliant Doha à Entebbe en Ouganda. La mort de centaines de passagers avait ainsi pu être anticipée.
Mais les hélicoptères ne sont pas forcément équipés de ce système. Surtout qu'il n'est pas toujours activé quand l'équipage procède à des vols de mission, précise Xavier Tytelman. "Si le TCAS a fonctionné, peut-être était-il trop tard et il (le Black Hawk) ne pouvait plus l'éviter", suppose de son côté Jean Serrat, consultant aéronautique chez BFMTV.
Pour l'heure, les recherches se poursuivent dans des conditions "très froides et de nuit" selon la maire de Washington, Muriel Bowser. En l'absence de survivant, ce crash d'aviation pourrait être le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre