Donald Trump attaque la CPI : Israël félicite, l'UE prête à répliquer

Donald Trump attaque la CPI : Israël félicite, l'UE prête à répliquer Donald Trump a signé un décret pour prendre des sanctions contre la Cour pénale internationale. Une décision qui ravit Israël, mais dénoncée par l'Union européenne.

Donald Trump a signé ce jeudi 6 février un nouveau décret. Ce texte prévoit des sanctions contre la Cour pénale internationale (CPI), qu'il accuse d'avoir "engagé des actions illégales et sans fondement contre l'Amérique et [son] proche allié, Israël". Cela fait référence aux enquêtes de la CPI sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan mais aussi de militaires israéliens à Gaza. La CPI a également déclaré un mandat d'arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Parmi ces sanctions actées par Donald Trump se trouvent l'interdiction d'entrée aux Etats-Unis pour les dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi que pour les membres proches de leurs familles ou de quiconque ayant apporté son aide aux travaux d'enquête. Le texte ajoute le gel de tous les avoirs détenus aux Etats-Unis par ces mêmes personnes. 

"La CPI n'a aucune compétence sur les États-Unis ou Israël, car aucun des deux pays n'est partie au statut de Rome ni membre de la CPI ", a-t-il aussi rappelé. L'autorité est, en effet, chargée de juger les individus accusés de génocide, de crime contre l'humanité et de crime de guerre qui sont commis par un ressortissant d'un Etat partie ou sur le territoire d'un des 125 membres. 

La décision du président américain intervient alors qu'il a récemment déclaré que les Etats-Unis allaient prendre possession de la bande de Gaza et en assurer le développement économique et immobilier. Ce n'est pas, non plus, la première fois que Donald Trump s'en prend à la CPI. En 2020, lors de son précédent mandat, il avait émis des sanctions contre Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour. Le nouveau décret franchit donc une marche supérieure.

Une réponse européenne ?

Le Premier ministre israélien a soutenu la décision de Donald Trump, allant jusqu'à le remercier sur X : "Merci, Président Trump, pour votre audacieux décret exécutif de la CPI. Il défendra l'Amérique et Israël contre cette cour corrompue, antiaméricaine et antisémite, qui n'a aucune compétence ni aucune base pour se lancer dans une guerre juridique contre nous", a-t-il écrit.

A contrario, cette décision a été très mal reçue par la CPI qui "condamne la publication par les Etats-Unis d'un décret visant à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial. La Cour soutient fermement son personnel et s'engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d'atrocités à travers le monde, dans toutes les situations dont elle est saisie", a réagi la juridiction dans un communiqué

De son côté, l'Union européenne défend aussi la juridiction et se réserve même "la possibilité de prendre des mesures", mais sans détailler quelle forme pourrait prendre cette réponse. En s'en prenant à la CPI, Donald Trump s'oppose une nouvelle fois à une instance internationale. Le dirigeant a, en effet, déjà engagé un processus de retrait des Etats-Unis de l'Organisation mondiale de la santé.