Bombardements sur Gaza : au-delà des morts, "la situation est vraiment terrible"

Bombardements sur Gaza : au-delà des morts, "la situation est vraiment terrible" Une attaque d'une ampleur sans précédant lancée par l'armée israélienne à Gaza a plongé l'enclave palestinienne dans le chaos. Dans certaines zones, l'électricité et les vannes d'arrivée d'eau ont été coupées.

L'horreur se poursuit à Gaza. Ce mercredi 19 mars, la défense civile de l'enclave palestinienne a annoncé la mort de 13 personnes dans de nouvelles frappes israéliennes depuis minuit. Israël "a mené plusieurs frappes aériennes (…) qui ont entraîné la mort de treize personnes et fait des dizaines de blessés, y compris des femmes et des enfants, à Khan Younès et à Gaza", a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole du service de premiers secours, auprès de l'AFP. Dans la nuit de lundi à mardi, l'armée israélienne a lancé une attaque d'une ampleur sans précédant depuis le début de la trêve, faisant au moins 413 morts selon le dernier bilan du ministère de la santé du Hamas.

D'après le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, "ce qui s'est passé à Gaza n'est que le début". "Désormais, les négociations ne se dérouleront que sous le feu", a-t-il lancé mardi soir lors d'une allocution télévisée. Israël affirme que les bombardements ont été menés "en totale coordination" avec les Etats-Unis. Depuis le mois de janvier, les négociations laissaient entrevoir la possibilité d'une fin de conflit. Désormais, cet horizon semble s'éloigner. En brisant l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas ce mardi, l'armée israélienne assure que les "règles du jeu ont changé", comme l'indique le ministre israélien de la Défense Israël Katz.

"Plus d'eau, les vannes ont été coupées"

Au delà des centaines de morts dans la bande de Gaza, la situation sur place de manière générale se dégrade et inquiète. "On craint énormément la nuit qui arrive, de savoir ce qui va se passer", confie à France Info Amande Bazerolle, coordinatrice d'urgence pour Médecins sans frontières (MSF) dans la bande de Gaza. "La situation est vraiment terrible, la nuit dernière a été catastrophique", abonde-t-elle. De plus, le matériel de l'association "va très vite s'amenuiser" à Gaza "si les conditions restent les mêmes". "Aujourd'hui, le nombre de patients que nous avons reçus est inimaginable", explique cette dernière.

Comme si cela ne suffisait pas, l'armée israélienne semble également s'être attaquée au réseau d'eau de l'enclave palestinienne. Il n'y a "plus d'eau, les vannes ont été coupées sur la principale source au nord", déplore Amande Bazerolle. Mais ce n'est pas tout, "l'électricité de la principale unité de dessalinisation du sud a" aussi "été coupée, donc l'accès à l'eau va être extrêmement compliqué si ça continue de cette manière dans les jours à venir", poursuit-elle. Elle redoute également que des enfants tombent dans la malnutrition en raison des conditions de vie à Gaza, et des actions successives et destruction et d'isolement opérées par Israël.

Les nouvelles frappes de l'armée israélienne marquent la troisième phase de ce que les Israéliens appellent le "plan de l'enfer", visant à exercer une pression maximale sur le Hamas pour qu'il libère de nouveaux otages, sans que les troupes israéliennes ne quittent l'enclave palestinienne. Et les combats ne devraient pas s'arrêter de sitôt, du moins, "tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux", a assuré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. 58 sont encore retenus à Gaza, 34 d'entre eux ont été déclarés morts.