Affaire Hollande-Gayet : "Rien de tout cela ne serait arrivé sous Sarkozy"
L'article du Monde intitulé sobrement "Nuit blanche à l'Elysée", publié dans l'édition du 21 février, revient sur l'un des jours les plus difficiles dans la vie du président de la République et de l'homme, François Hollande. La veille de la publication de la révélation par Closer de la liaison entre le chef de l'Etat et Julie Gayet, l'Elysée est en ébullition. Entre le vaudeville, ballet des conseillers, des proches et des experts chargés de gérer au mieux ce qui s'annonce comme une bombe, et la gravité affichée par le président, la "nuit" décrite par Le Monde est riche d'enseignements, notamment sur l'incroyable naïveté reprochée, à demi-mots, à François Hollande.
Les journalistes du Monde insistent sur les réactions des conseillers du président. "Rien de tout cela, pestent-ils, ne serait arrivé sous Nicolas Sarkozy" écrivent-ils dans le quotidien. Manifestement désarçonnés, les experts com', "tout haut, ne s'indignent que contre Closer". Mais en coulisses, c'est la stupéfaction qui semble dominer. Comment François Hollande, reprochant sans cesse à son adversaire des présidentielles son manque de pudeur, la confusion du privé et du public, l'affichage de sa vie intime, a-t-il pu se laisser piégé aussi facilement ?
"Consternation", recours à Manuel Valls
"Les conseillers repassent dans leur tête ces photos du président, 'shooté' à l'arrière d'un scooter en compagnie de ces deux gardes du corps qu'ils ont vus tant de fois au PS et dans le sillage du candidat" rapporte le Monde. Le président "normal", désormais à la merci d'un paparazzi pour avoir négligé des règles élémentaires de prudence... Aquilino Morelle, le plus proche conseiller du président, "s'agite", Pierre-René Lemas, le secrétaire général de l'Elysée, affiche une "mine contrariée et sidérée".
La comparaison entre François Hollande et Nicolas Sarkozy est vraisemblablement dans l'esprit de tous, dans les couloirs, lorsque le président décide de s'en remettre à son ministre de l'Intérieur, pour qu'il fasse saisir un exemplaire de Closer. Le "premier flic de France" semble alors incontournable. C'est grâce à Manuel Valls, qui a appelé les services du préfet de police, que le numéro du magazine people est sur le bureau du président, vers minuit. L'inconsistance du président dans cette affaire est interrogée Place Beauvau, et bientôt publiquement. Quelques jours plus tard, le Canard enchaîné révèlera ces propos du ministre de l'Intérieur au sujet de François Hollande : "C'est un comportement d'adolescent attardé" aurait-il lâché. Difficile de savoir si Manuel Valls évoquait sa liaison avec l'actrice ou bien une forme d'insouciance probablement jugée insupportable pour un chef d'Etat.
EN VIDEO - Les révélations de Closer ont provoqué un séisme pour François Hollande :
Crédit vignette : M.Temer- Creative Commons - Euronews