Serge Atlaoui : "un petit ouvrier qu'on condamne à mort parce qu'il est étranger"

La décision de la Cour suprême d'Indonésie condamne de fait le Français Serge Atlaoui à la peine de mort. Son recours en justice ayant été rejeté, seul reste le désarroi de sa famille.

Pourquoi le dernier recours de Serge Atlaoui devant la justice indonésienne a-t-il été rejeté ? Pour son avocat, maître Richard Sédillot, interrogé sur LCI, "c'est une décision infiniment politique, ce n'est pas une décision judiciaire". Et d'ajouter : "Je ne trouve pas les mots tellement je suis effondré. Serge Atlaoui n'est pas un trafiquant de drogue, tout le monde le sait. Aucune preuve n'a jamais été rapportée contre lui. Il a été qualifié de chimiste par la décision rendue, alors qu'il est tout sauf chimiste. C'est la dernière roue du carrosse, c'est un petit ouvrier qui a été manipulé, et on le condamne à mort parce qu'il est étranger, parce qu'il faut plaire à la population, parce que le gouvernement indonésien tente de faire la preuve d'une absolue fermeté".

"Notre famille en appelle au président de la République, M. François Hollande et à l'Union européenne pour mettre tout en oeuvre pour sauver Serge Atlaoui du  peloton d'exécution" a rapidement réagi le frère de Serge Atlaoui auprès de l'Agence France Presse. Condamné à mort pour avoir produit de la drogue, la Cour suprême devait se prononcer sur l'ouverture d'un procès en révision. Serge Atlaoui, artisan soudeur, a accepté un travail en 2005 dans une entreprise néerlandaise localisée en Indonésie. Payé 2000 euros par semaine, il devait installer des machines dans un usine d'acrylique. Cette usine servait en réalité à produire et distribuer de la drogue. Serge Atlaoui a toujours assuré qu'il ignorait la véritable nature de l'entreprise qui l'employait.