Cardinal Pell condamné : ce qu'il risque, les détails de sa condamnation
[Mis à jour le 26 février 2019 à 8h49] Le 11 décembre dernier, le cardinal Pell était officiellement reconnu coupable d'agression sexuelle et d'attentat à la pudeur contre deux enfants de chœur, âgés de 12 et 13 ans au moment des faits, dans les années 1990. Mais ce n'est que ce mardi, plus de deux mois plus tard, que l'on apprend que le numéro trois du Vatican, figure du catholicisme en Australie, pourrait bien se retrouver prochainement en prison.
Ce délai dans les révélations de cette affaire ô combien sensible est dû à une "ordonnance de suppression" (suppressing order en anglais), autorisant le tribunal de Melbourne, qui jugeait le cardinal Pell, de passer sous silence la condamnation. Tout média s'opposant à cette omerta se risquait, durant ce délai, à des poursuites, tout cela dans le but de protéger le jury avant un second procès intenté contre le prélat. De second procès, il n'y aura pas puisque l'accusation a levé ses poursuites contre le cardinal Pell, rendant possible la révélation de sa condamnation. Une nouvelle audience est prévue ce mercredi pour fixer sa peine. En attendant, l'homme d'Eglise est toujours théoriquement en poste au Vatican, au titre de secrétaire à l'Economie, bien qu'ayant pris congé de ses fonctions pour se faire juger dans son pays de naissance.
Le cardinal Pell, "un grand homme d'Eglise"
Agé de 77 ans, le cardinal Pell est réputé pour sa rigueur et son traditionalisme sur les sujets comme le mariage gay, ou la politique peu accueillante de l'Australie sur les demandeurs d'asile. Avant les soupçons de son implication d'abord comme témoin muet dans des affaires de pédophilie dans les années 1970 liées à son diocèse, puis de son implication en tant que potentiel auteur d'agressions sexuelle, le cardinal Pell jouissait d'une image d'homme sans faille et respectable. "Le cardinal Pell est l'un des plus grands hommes d'Eglise que l'Australie ait jamais eu", disait de lui l'ancien Premier ministre australien Tony Abott, cité par Le Figaro.