Les héritiers de la famille Rothschild dévoilent 600 de leurs trésors lors d'une vente aux enchères

Les héritiers de la famille Rothschild dévoilent 600 de leurs trésors lors d'une vente aux enchères La société de vente aux enchères internationale Christie's vend 600 objets précieux d'héritiers de la famille Rothschild en octobre, à New York. Nombre de ces objets historiques sont dignes d'un musée.

Christie's fait partie des maisons de vente internationales qui se battent pour obtenir des collections de prestiges aux noms fameux. En octobre prochain, elle propose la vente à New York, par les héritiers de la branche dite "de Paris", de quelque 600 merveilles possédées par la riche famille Rothschild depuis un siècle et demi. Des objets précieux qui ont notamment contribué à la féerie du château de Ferrières, dans lequel Guy et Marie-Hélène de Rothschild donnaient des bals costumés et depuis devenue la propriété de la commune éponyme.   

La vente Rothschild chez Christie's, la maison de François Pinault, est annoncée pour une valeur estimée entre 20 et 30 millions d'euros. Environ 600 numéros sont concernés, allant de l'argenterie aux bijoux Renaissance, en passant par les meubles, majoliques, émaux et peintures de haute qualité. 

La branche dite "de Paris" dont ils proviennent est celle de James de Rothschild (1792-1868), premier fils de Mayer Amschel (1744-1812), banquier fondateur de la dynastie qui épousa sa nièce, Betty, la protégée de la reine Marie-Amélie, anti-Napoléon III, dont Ingres fit le portrait. Il s'agit aussi, à la génération suivante, de son fils Alfonse (1827-1905), mari de Leonora, qui eut quatre enfants dont Édouard, le père de Guy, ayant eu lui-même deux fils, David et Édouard. A la clé, un butin de famille partagé par ces nombreux héritiers dans le cadre d'une vente publique pour s'entendre.    

Des objets dignes de musées vendus jusqu'à 2 millions d'euros

Mais alors, quels objets feront par exemple partie du lot ? Soucieuse de conserver une partie de la surprise, Christie's, qui a déjà réalisé plusieurs ventes pour les Rothschild (à Londres, en 2019 ou encore Genève, en 2000), a dévoilé la nature de certaines de ces merveilles en amont : parmi elles, un nautile de Delft, coque en ivoire avec monture en bronze doré, du XVIIe siècle (possiblement de 1607), estimé de 200 000 à 400 000 dollars ; un plat armorié d'Urbino ou Turin, vers 1563-1565, par l'atelier d'Orazio Fontana, estimé 200 000 à 400 000 dollars ; une coupe sur piédestal avec son couvercle de Nuremberg (marque Hans Pezolt, 1593-1602), estimé 200 000 à 400 000 dollars.

Et plus encore une fresque avec des personnages grandeur nature de l'école hollandaise de la seconde moitié du XVIIe siècle, par un suiveur de Rembrandt. C'est un immense Cortège de David victorieux, en cuir repoussé et peint, marouflé sur toile (1 à 2 millions d'euros).

Nul doute que ces objets raffinés trouveront preneurs : Rothschild reste un pedigrée recherché se payant cher sur le marché de l'art. Et ce, malgré les scandales des faux de Versailles qui ont terni le domaine du mobilier et des objets d'art du XVIIIe siècle, une affaire encore non-jugée devant les tribunaux.