Affaire l'abbé Pierre : l'ex-présidente du Secours catholique pointe la part de responsabilité de l'Église
24 femmes accusent l'abbé Pierre de violences sexuelles. Ces récentes révélations au grand public ont poussé le pape François, la plus haute autorité de l'Église catholique, à révéler que le Vatican avait été mis au courant de ces violences "après la mort" du prêtre, en 2007. Interrogée au micro de RTL, dimanche 15 septembre, Véronique Fayet, ancienne présidente du Secours catholique, assure que la vigilance "n'a pas été suffisante ni suffisamment sévère" autour de l'abbé Pierre.
La faute de l'Église
Selon Véronique Fayet, l'Église aurait dû être plus vigilante. En plus d'assurer que l'abbé Pierre "est une icône pour tous les Français, en particulier pour les catholiques, qui a failli, qui nous a trahis", elle considère que "l'Église a fauté". Elle estime cependant qu'"on ne peut pas juger les années 1950 avec le regard d'aujourd'hui", ajoutant que "c'est extrêmement douloureux de se dire qu'il y a eu en plus une forme de complicité d'une partie de l'institution".
Cette complicité dans les affaires de crimes sexuels au sein de l'Église avait été révélée en 2021 par le "rapport Sauvé" de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église). Véronique Fayet déplore ce constat, affirmant que "dans le cas de prêtres prédateurs et abuseurs et auteurs de crimes sexuels, il y avait malheureusement souvent une forme de complicité de l'institution".