Slimane entendu par la police : il publie une vidéo après sa garde à vue, le message est clair
Le chanteur Slimane est visé par deux plaintes pour des faits présentés comme similaires. Le premier plaignant, l'un de ses anciens techniciens, a accusé l'artiste habitué à chanter en duo avec l'interprète Vitaa de lui avoir envoyé des messages et des vidéos à caractère pornographique en octobre 2024.
Un mois plus tard, c'est au tour d'un autre technicien - avec qui il a travaillé sur sa tournée "Cupidon Tour" - de déposer plainte. Il accuse la star de l'avoir bloqué contre un mur pour lui proposer une relation sexuelle, avant de lui adresser contre sa volonté plusieurs messages et vidéos, dont certains à caractère pornographique.
Les faits se seraient déroulés en décembre 2023 après le concert de Slimane au zénith de Saint-Etienne, a précisé l'avocate du plaignant, Anne-Sophie Charrieras, confirmant une information du journal Le Parisien. Dans la foulée, une enquête préliminaire a été ouverte en novembre à Saint-Étienne pour "harcèlement sexuel aggravé par l'utilisation d'un support numérique ou électronique", a déclaré le procureur David Charmatz.
Depuis, l'enquête suit son cours. Le chanteur est toujours en tournée pour son "Cupidon tour", après avoir remporté, le 2 novembre dernier, le trophée de l'Artiste masculin francophone pour les NRJ Music Awards 2024. "Il a un goût particulier celui-là", avait déclaré, en larmes, le chanteur en recevant cette récompense pour la deuxième année consécutive.
Slimane a été découvert par le grand public après avoir remporté en 2016 l'émission "The Voice" diffusée sur TF1. Classé en tête du classement des ventes d'album en 2020, son duo avec la chanteuse Vitaa sur leur opus intitulé "Versus" est le projet qui l'a fait connaître. Leur titre "Ça va ça vient" leur avait permis de remporter une Victoire de la musique cette année-là, dans la catégorie chanson originale.
"Une forme de banalisation"
Lundi 20 janvier, l'artiste de 35 ans a été entendu sous le régime de la garde à vue dans le cadre de l'enquête préliminaire, a précisé le parquet de la ville, comme les médias l'ont rapporté ce dimanche 26 janvier. Ce jour-là, alors que l'information de sa garde à vue a été dévoilé, il a posté sur son compte Instagram une vidéo. Il s'agit d'un passage de sa tournée "Cupidon tour" à Londres. Au cœur d'un décor dépouillé, il a entamé une reprise de l'Hymne à l'amour d'Édith Piaf. Une manière de faire passer un message : il ne commente pas les accusations ou sa garde à vue, mais fait comprendre qu'il se consacre à son activité sur scène.
Resté silencieux depuis le début de l'affaire, le chanteur n'avait réagi qu'après le dépôt de la première plainte le visant. Il avait alors contesté toute infraction, évoquant des échanges consentis avec le premier technicien. En ce qui concerne le second plaignant, qui dénonce une agression sexuelle, il ne s'est cependant pas exprimé.
Selon une enquête de Mediapart, plusieurs proches de Slimane se seraient "activés pendant des mois pour éviter que l'information ne s'ébruite et remette en question des projets avec France Télévisions et TF1". Avant d'être révélée par la presse, cette affaire a en effet longtemps "circulé dans le petit milieu de la musique, suscitant l'inquiétude de l'artiste" représentant de la France à l'Eurovision, indique le journal. Pourtant, même après le dépôt de la plainte, la carrière du chanteur est loin de s'être arrêtée, comme le sous-entend la publication de cette vidéo. Il a d'ailleurs pu compter sur le soutien de son amie Vitaa avec laquelle il s'est produit lors du concert de la chanteuse à l'Accor Arena de Paris, en décembre dernier, souligne BFMTV.
"Nous ressentons, dans les réactions à la première plainte déposée, une forme de banalisation ou de relativisation de ce type de comportement qui est assez détestable. Mon client s'est senti extrêmement mal à l'aise face à cette situation", déplore Anne-Sophie Charrieras, avocate des plaignants, auprès de Mediapart. Un peu plus tôt, ces derniers s'étaient déjà expliqués devant les enquêteurs de la police judiciaire de Saint-Étienne. Il ne manquait plus que la version du dernier protagoniste pour poursuivre le déroulé de l'enquête. Après l'audition de ses clients par la police, Me Charrieras avait tout de suite indiqué qu'ils "ne souhaitent pas être médiatisés" et "se considèrent comme des lanceurs d'alerte pour que ces faits cessent de la part de Slimane".