Le plan de Mimi Marchand pour faire chanter Karine Le Marchand, selon l'instruction
La reine de la presse people confrontée à des accusations de chantage. A partir de ce lundi 26 mai, Michèle Marchand, plus connue sous le nom "Mimi Marchand", est jugée par le tribunal correctionnel de Paris, et ce, jusqu'au 2 juin prochain. A 77 ans, celle qui a longtemps régné sur la presse people est soupçonnée d'avoir soutiré plusieurs centaines d'euros à l'animatrice Karine Le Marchand, afin d'empêcher la publication de photos de sa fille, alors mineure, sortant de garde à vue d'un commissariat du 16ème arrondissement de Paris.
Aux côtés de Mimi Marchand, trois autres personnes sont poursuivies : le photographe à l'origine des clichés et deux policiers, accusés d'avoir transmis à la presse des informations confidentielles sur la garde à vue de la fille de l'animatrice.
En février 2020, Karine Le Marchand avait déposé plainte à l'IGPN, la "police des polices". Elle y indique qu'une "source" proche de sa connaissance a évité la publication de ces photos contre le paiement de 3000 euros. À ce moment-là, l'animatrice de L'amour est dans le pré ne révèle pas l'identité de cette source : Michèle Marchand.
"Ce sera trop tard... c'est dommage pour la petite".
Les deux femmes s'étaient croisées pour la première fois en 2016, lorsque Mimi Marchand avait tenté de convaincre Emmanuel Macron de participer à Une ambition intime, l'émission politique de Karine Le Marchand, affirme Midi Libre. C'est elle qui aurait alerté Karine Le Marchand sur la situation. Selon ses propres déclarations, un "jeune photographe" inconnu s'est présenté avec ces photos, dans son agence Bestimages. "Je l'ai pourri, je lui ai dit que c'était débile parce que ta fille était mineure et tu es même pas sur la photo, c'est invendable" déclare-t-elle, ajoutant avoir récupéré les images contre 3 000 euros. "T'inquiète pas ça va pas sortir" la rassure-t-elle ensuite.
"Merci Mimi je te le revaudrai. Déjà je te dois des sous. Ma fille c'est ma princesse, elle morfle déjà d'avoir une mère célèbre, je veux qu'elle soit apaisée (et sans pétard)", écrit l'animatrice de M6. Un déjeuner est organisé. L'animatrice rembourse environ 1 600 euros, promettant de régler le reste rapidement.
Quelques mois plus tard, pendant l'été, Mimi Marchand prend des nouvelles. Leur échange est cordial. Karine Le Marchand écrit : "Comment vas-tu ? Je te dois des sous je n'oublie pas". Mimi Marchand lui répond qu'elles verront ça "à la rentrée" : "Les temps sont durs. Me serais pas permise de te relancer !". Par la suite, elle lui propose de "faire des photos" de la présentatrice "toujours très belle à la plage, seule mais bien gaulée ?" Une proposition que refuse Karine Le Marchand : "Sincèrement j'ai déjà bien gavé la corporation pendant des années à mon insu".
Un an plus tard, l'animatrice recontacte l'IGPN. Elle affirme être "harcelée" par Mimi Marchand, qui est "devenue plus pressante voire menaçante par insinuation". Alors que Mimi Marchand insiste pour qu'elle la rappelle, Karine Le Marchand explique être trop occupée. Ce à quoi la proche du couple Macron aurait répondu : "Ce sera trop tard... c'est dommage pour la petite", rapporte BFMTV.
Mimi Marchant rejette toutes les accusations
Lors de son interrogatoire, la principale intéressée nie avoir exercé la moindre pression, mais reconnait avoir menti. Selon elle, c'est Karine Le Marchand qui aurait "insisté" pour qu'elle accepte l'argent. Elle explique avoir recontacté l'animatrice par téléphone dans le but de l'aider à préparer une réponse au cas où l'affaire serait révélée dans la presse. Une version qui ne convint pas l'instruction : la juge qui a instruit le dossier, pour sa part, considère qu'elle aurait récupéré les photos dans l'intention de faire pression sur l'animatrice. "La notoriété publique personnelle de Karine Le Marchand la rendait d'ailleurs particulièrement vulnérable face à Michèle Marchand, influente directrice d'une agence de presse", relève la juge dans son ordonnance, qui esquisse un véritable stratagème. Rien n'indique à ce stade que Madame Marchand ait bien conçu un plan pour contraire Karine Le Marchand, elle est présumée innocente.
L'enquête révélera que le "jeune photographe" n'était autre que Sébastien Valiela, un paparazzo renommé. Contrairement à ce qui avait été avancé par Mimi Marchand, il travaillait pour son agence de presse. Il affirme que c'est elle qui lui aurait demandé de prendre les photos à la sortie du commissariat et déclare n'avoir "jamais touché un centime" pour ces clichés. L'homme est connu pour avoir photographié Mazarine Pingeot aux côtés de François Mitterrand en 1994, ainsi que pour les clichés volés de François Hollande et Julie Gayet publiés en 2014 par Closer.
Karine Le Marchand, qui s'est constituée partie civile, assiste elle aussi aux audiences. Mimi Marchand risque jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende. Le procès, prévu pour durer une semaine, s'achèvera par un délibéré, le 2 juin.