Résultats des législatives : où les trouver avant l'heure

Résultats des législatives : où les trouver avant l'heure Les résultats des législatives devraient être diffusés sur Internet avant 20 heures, comme lors de la présientielle. Mais le phénomène devrait être de moindre ampleur.

[Mis à jour le 10 juin 2012 à 19h13] Si la loi l'interdit à l'intérieur de l'Hexagone, les premiers résultats des législatives vont être dévoilés avant 20 heures ce dimanche dans un certain nombre de pays francophones comme en Belgique ou en Suisse. Comme lors de la présidentielle des 22 avril et 6 mai, les médias francophones à l'étranger vont diffuser "toute information vérifiée" sur leurs sites, accessibles depuis la France. Dès le début d'après-midi, et surtout à partir de 17 heures, des estimations devraient se succéder sur les sites de la RTBF, de la Libre Belgique, du Soir ou encore du quotidien Le Matin et de la Radio-Télévision suisse de l'autre côté des Alpes.

Cependant, le dispositif ne devrait pas avoir la même envergure que pour la présidentielle. A la RTBF par exemple, on indique qu'il n'y aura pas d'édition spéciale sur le Web. Les résultats des législatives françaises tomberont donc dans un fil d'actualité "normal". Les législatives sont en effet moins porteuse médiatiquement et plus difficiles à couvrir logistiquement. D'abord parce qu'il s'agit d'une multitude d'élections locales, dans 577 circonscriptions. Ensuite parce que les sondages et les estimations seront moins nombreux. Ne pouvant être effectués dans chacune des circonscriptions, ils se borneront à donner des estimations des tendances au niveau national et une estimation du nombre de sièges revenant à chaque sensibilité politique.

Mais la révélation des résultats des législatives ne se borne pas aux sites Internet des médias. Les réseaux sociaux seront aussi de la partie. Tout au long de la soirée des législatives, comme lors des deux tours de la présidentielle, les résultats venus des pays voisins de la France vont être allègrement repris sur Twitter et sur Facebook. Le compte @2012Resultats devrait de nouveau les diffuser. Les hashtags #resultats2012 et (plus drôle) #IciLondres devraient être réactivés. Du côté des anonymes, des jeux avaient été inventés lors de la présidentielle pour dévoiler les chiffres sans parler explicitement de la présidentielle (sans citer les noms candidats) et ainsi passer entre les mailles du filet judiciaire. Eux aussi pourraient revenir les 10 et 17 juin. 

Ces publications avaient entrainé une polémique importante lors de la présidentielle. En effet, pour éviter d'influencer les votes qui peuvent durer jusqu'à 20 heures dans certaines grandes villes, il est strictement interdit de publier les premières estimations qui tombent généralement vers 18 heures. Les médias français sont dans l'obligation de respecter cette règle, ce qui n'est pas le cas des médias étrangers qui estiment ne pas y être soumis, bien que l'ensemble de leurs sites Internet soient accessibles depuis la France. Beaucoup, en France justement, ont vigoureusement protesté contre cette loi "absurde" lors de la présidentielle.

Tous les médias français s'étaient cependant pliés à la loi et donc  abstenus de publier les chiffres dans l'après-midi, préférant les dévoiler au fur et à mesure, dès que les résultats définitifs étaient connus, à partir de 20 heures. Libération avait claironné avant le premier tour vouloir briser l'embargo, mais le quotidien avait finalement fait machine arrière. L'AFP avait quant à elle décidé d'envoyer une dépêche aux rédactions, leur laissant la responsabilité de sa publication.

Le risque était assez important pour les médias français. La Commission des sondages et le procureur de la République de Paris avaient décrit un processus de poursuites très strict pour les contrevenants. Publier les résultats avant 20 heures exposait chaque individu concerné à une amende de 75 000 euros. Les groupes de presse, en tant que personnes morales, pouvaient faire face à des sanctions bien plus élevées. En renonçant à publier les résultats avant l'heure le 22 avril, Libération avait évoqué la somme de 375 000 euros d'amende. Mais cette fois, la commission des sondages minimise elle aussi la possibilité d'enfreindre la loi : "Sur les législatives, ce sera compliqué : il n'y a pas de sondages sur telle ou telle circonscription et les estimations portent sur des projections de nombre de sièges", selon un de ses porte-paroles.

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