Sarkozy : devant le juge ce jeudi, de quoi est-il soupçonné ?
Nicolas Sarkozy doit se présenter devant le juge Jean-Michel Gentil ce jeudi 22 novembre, dans le cadre de l'affaire Bettencourt, qui alimente la chronique judiciaire depuis de longs mois. A cette occasion, l'ancien président pourrait être mis en examen pour "abus de faiblesse" ou être placé sous le statut de témoin assisté. Pourquoi le juge Gentil veut-il voir l'ancien chef d'Etat ? Il cherche en fait à savoir si Liliane Bettencourt, la riche héritière du groupe L'Oréal aujourd'hui âgée de 90ans et qui fait partie des plus grosses fortunes françaises, a contribué à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, en dehors des seuils fixés par la loi. Et si cette contribution se serait faite alors que cette femme était déjà affaiblie psychologiquement, ne pouvant donc donner un consentement éclairé à une telle opération.
En juillet 2010, l'ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout, a déclaré à la police que Patrice de Maistre était venu lui réclamer 150 000 euros en liquide au début de l'année 2007. Cet homme de confiance de la famille Bettencourt aurait affirmé que cet argent était destiné à Eric Woerth. Or ce dernier était le trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy. D'où les doutes des juges au sujet de l'ancien président de la République. Patrice de Masitre a fait retirer quatre millions d'euros en liquide d'un compte suisse de Liliane Bettencourt sans avoir pu prouver qu'il avait remis cette somme à la famille Bettencourt. En juillet 2012, les juges ont saisi les agendas de Nicolas Sarkozy dans le cadre de cette enquête.
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy pourrait connaître d'autres ennuis avec la justice puisque l'on a appris cette semaine qu'une enquête préliminaire avait été ouverte sur les sondages de l'Elysée, sous sa présidence. L'association anti-corruption Anticor a en effet déposé plainte : elle pointe des irrégularités qui auraient pu entacher les commandes de sondages durant le quinquennat. Le nom de Nicolas Sarkozy a également été cité dans l'affaire Karachi, autour du financement de la campagne d'Edouard Balladur, dont il a été le porte-parole en 1995.
EN VIDEO – L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, était mercredi l'invité d'un club très fermé de chefs d'entreprise auxquels il s'est adressé à huis-clos à l'hôtel Mandarin Oriental de Londres.