Fusion de listes : comment ça marche ?

Fusion de listes : comment ça marche ? Le soir des résultats du 1er tour d'une élection municipale est souvent synonyme d'ouverture de grandes négociations pour les partis en présence. Car entre le 1er et le 2e tour, les listes de candidats peuvent être modifiées sous certaines conditions.

Si aucune majorité absolue ne s'est dégagée à l'issue du 1er tour dans les communes de plus de 1000 habitants, un 2e tour doit avoir lieu pour déterminer les résultats des municipales. Celui-ci peut réunir toutes les listes ayant recueilli plus de 10% des suffrages exprimés, car n'importe quelle liste ayant atteint ce seuil a la possibilité de se maintenir.  Mais il est également possible de changer les listes "qualifiées". Voici ce que précise l'article LO513 du code électoral : "Les listes peuvent être modifiées dans leur composition pour comprendre des candidats ayant figuré au premier tour sur d'autres listes, sous réserve que celles-ci ne se présentent pas au second tour et qu'elles aient obtenu au premier tour au moins 5 % des suffrages exprimés". Celui à qui incombe la charge de communiquer la nouvelle liste remaniée est la tête de liste de la liste "d'accueil".
Concrètement, cela signifie qu'une liste "A" ayant obtenu entre 5% et 10% des voix peut demander à une liste "B" qui a bénéficié d'un score supérieur à 10%, que certains de ses membres intègrent la liste B pour le second tour. Autre exemple : une liste "C" ayant récolté 15% des voix peut choisir de ne pas se maintenir au second tour mais place un certain nombre de ses candidats sur une liste "D" représentant plus de 10% des suffrages exprimés. L'ordre des candidats peut bien sûr complètement changer : les nouveaux arrivants n'ont pas à prendre les dernières places de la liste. Ces fusions de liste sont assez fréquentes pour éviter les triangulaires, ou pour sceller des alliances entre différents partis de gauche ou de droite.