Harlem Désir : transparent au PS, promu au gouvernement ?

Harlem Désir : transparent au PS, promu au gouvernement ? Harlem Désir pourrait devenir ministre, ou plutôt secrétaire d'Etat au sein du gouvernement Valls ? Une nomination visant principalement à l'exfiltrer de la tête du Parti socialiste.

Ceux qui pensaient encore qu'un ministre était nommé pour ses compétences ou sa vision politique en seront pour leurs frais. Il est toujours bon de le rappeler : un ministre est souvent nommé avant tout pour donner des gages à ses alliés, placer un proche dans son équipe ou encore garder à l'oeil un potentiel rival, qui représenterait un danger à l'extérieur. Dans son gouvernement, Manuel Valls pourrait trouver un autre motif : maquiller un licenciement en promotion gouvernementale. La rumeur de la nomination d'Harlem Désir secrétaire d'Etat aux Affaires européennes semble en tout cas coller parfaitement à ce scénario. Selon Europe 1, l'actuel Premier secrétaire du Parti socialiste serait en effet nommé au gouvernement pour libérer sa place et la laisser à un nouveau patron, plus visible, plus charismatique, plus compétent. Le nom de Jean-Christophe Cambadélis circule déjà et est même cité par l'AFP pour le remplacer.

Depuis son élection à la tête du PS en 2012, avec le soutien du chef de l'Etat et d'un groupe de ministres influents (Valls, Montebourg, Peillon, Le Foll...), Harlem Désir a en effet déçu. A la suite de Martine Aubry, il a accompagné le gouvernement dans son impopularité et le parti dans sa défaite cinglante aux municipales. L'ancien député européen n'a jamais réussi à imprimer une ligne et un rythme au PS, oscillant toujours entre partenariat sincère mais franc avec le gouvernement et suivisme le plus complet. Pire : il est jugé en "off", par plusieurs ministres comme par certains parlementaires, comme totalement "transparent", incapable d'incarner le parti et de lui donner une voix claire et forte face à l'opinion.

Ancien leader du mouvement anti-raciste dans les années 1980, Harlem Désir est aussi accusé d'être un apparatchik, pur produit de l'usine à fabriquer du politique, déconnecté des réalités. Sa nomination au gouvernement serait ainsi une "sortie par le haut" alors même que selon des propos du chef de l'Etat, rapportés par Europe 1, il est plus "un problème" qu'une solution.