Arnaud Montebourg : le discours et les explications de l'ex-ministre "à la retraite"
Son intervention aura duré environ dix minutes. Arnaud Montebourg est revenu sur la situation économique de la France et sur les politiques menées en Europe depuis plusieurs mois. "La poursuite de la crise est l'une des conséquences de choix politiques erronés de la Banque Centrale Européenne, de la Commission, et des Etats-membres. Les politiques d'austérité décidées par les gouvernements sont aujourd'hui la cause de la prolongation et de l'aggravation de la crise économique" a-t-il affirmé. Ma lourde responsabilité comme ministre de l'Economie est de chercher et de dire la vérité [...] : non seulement ces politiques d'austérité ne marchent pas mais en plus d'être inefficaces, elles sont injustes. [...] C'est une absurdité financière". Le socialiste va même plus loin en disant que "poursuivre et s'entêter dans cette voie mettrait en péril la République".
Le ministre a défendu son action mais a aussi pointé l'échec des politiques menées : "Pendant 2 ans je me suis battu pour convaincre inlassablement, les Français, mais aussi l'exécutif. Aujourd'hui, si je n'ai pas réussi à convaincre, les résultats sont là, les faits sont têtus. La France est à l'arrêt et le chômage continue sa dangereuse progression". Face à ce bilan, le ministre affirme avoir choisi de quitter le gouvernement de Manuel Valls : "C'est donc avec la fierté du devoir accompli, avec le sens des responsabilités qui m'ont été confiées que j'ai indiqué cet après-midi à Monsieur le Premier ministre que s'il jugeait que je me trompais, dans ce cas je croyais nécessaire de reprendre ma liberté tout comme il accepte de me la rendre !"
Arnaud Montebourg a par ailleurs remercié Benoît Hamon et Aurélie Filippetti pour leur soutien et a confirmé entre les lignes que les ministres de l'Education et de la Culture quittaient eux aussi le gouvernement Valls. "Je vous embrasse tous deux".
Avec un brin d'humour, il a ensuite évoqué son avenir, lui qui ne détient aucun mandat et qui ne compte pas en solliciter un (il ne sera pas candidat aux départementales 2015, alors qu'uo fut président du département de Saone-et-Loire), en tout cas jusqu'à la présidentielle de 2017. "Comme Cincinnatus retourna auprès de sa charrue, je vais retourner travailler parmi les Français", notamment pour une grande cause qui lui tient à coeur : le "made in France". Le ministre de l'Economie a conclu sa déclaration par : "Vive le Redressement productif, vive la République et vive la France". Il pourrait donner d'autres précisions ce soir, sur le plateau du journal de 20 heures de TF1.