Arnaud Montebourg : la présidentielle, c'est fini ! Sa vidéo de retrait
MONTEBOURG. Arnaud Montebourg se retire de la course à la présidentielle. Le candidat a officialisé son retrait dans une vidéo publiée mercredi 19 janvier 2022, regrettant que l'union n'ait pas été faite.
[Mise à jour le 19 janvier à 12h01] Clap de fin de pour Arnaud Montebourg. Le candidat de gauche à l'élection présidentielle a officialisé, mercredi 19 janvier 2022, son retrait de la course à l'Elysée. L'annonce était attendue depuis plusieurs jours, la candidature de l'ancien ministre de François Hollande étant reléguée dans les tréfonds des sondages. A moins de trois mois du premier tour, Arnaud Montebourg a donc acté son retrait. "Le moment est donc venu pour moi en homme de libre de vous dire que j'ai pris la décision de me retirer de la course présidentielle", dit-il dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. L'ancien président du Conseil général de la Saône-et-Loire regrette que ses propositions "originales, innovantes, volontaristes" n'ont pas eu l'effet escompté et que la "menace du grand déclassement économique et social de la France" dont il fait état n'ait pas permis de mener à l'union, en dépit de ses tentatives.
"Je n'ai pas réussi à unir dans un programme commun ma candidature à d'autres candidatures, et ce, malgré mes efforts et l'engagement de mon équipe. J'ai engagé une franche discussion avec tous les candidats apparentant à ma famille politique, mais aucun n'est décidé à surmonter nos désaccords. J'en ai tiré la conclusion que mes idées étaient certainement devenues étrangères à ma propre famille politique", explique-t-il. En plus des tractations entre les équipes de campagnes, Arnaud Montebourg avait tenté un coup de com' en décembre en mettant en scène sur les réseaux sociaux ses appels aux différents candidats de gauche pour tenter d'initier une union.
Devant le constat d'échec, l'ex-ministre du Redressement productif estime qu'il est "inutile et désespérant d'ajouter du désordre à la confusion d'un trop grand nombre de candidatures", se résignant à se retirer de la course et à ne plus suivre la campagne que de loin, sans rôle : "j'ai décidé de ne soutenir aucun candidat puisque ces perspectives tracées pour le pays ne sont pas partagées".
La "remontada" s'arrête donc là. Cela ne faisait plus de doute depuis quelques jours, mais Arnaud Montebourg a bel et bien dit stop à son ambition élyséenne. Jamais l'ex-député n'est parvenu à décoller dans les sondages, au milieu d'une gauche déjà morcelée. "Ses propositions n'ont pas trouvé l'écho souhaité" a confié son directeur de campagne, Mickaël Vallet, auprès de Franceinfo. S'il a tenté, en vain, de conduire l'union de la gauche, Arnaud Montebourg n'a même pas été retenu par le processus de sélection de la primaire populaire, actant définitivement sa mise à l'écart du scrutin national. Il l'annonce par ailleurs : "j'ai décidé de ne soutenir aucun candidat puisque ces perspectives tracées pour le pays ne sont pas partagées".
Crédité de 1 à 3% d’intentions de vote, Arnaud Montebourg souhaitait créer un rassemblement allant au-delà de la gauche. Son programme donnait la priorité à la réindustrialisation de l’industrie française ainsi qu'à la hausse des salaires des classes populaires et moyennes. D’autres mesures comme le rétablissement du service national obligatoire, la mise à disposition d’un million de logements à la campagne ou un meilleur contrôle de l’immigration figuraient au programme d’Arnaud Montebourg.
Chers toutes et tous, j'ai souhaité m'exprimer ce jour - et moi seul - devant les Français qui ont soutenu et encouragé ma candidature déclarée à Clamecy le 4 septembre dernier. Bien sincèrement à vous. pic.twitter.com/I6bmgawTxA
— Arnaud Montebourg (@montebourg) January 19, 2022
Retrait d'Arnaud Montebourg de l'élection présidentielle
C'est dans une vidéo enregistrée et diffusée sur les réseaux sociaux qu'Arnaud Montebourg a officiellement acté son retrait de la campagne présidentielle, avec amertume. "Pendant ces quatre mois de campagne, j'ai défendu des propositions originales, innovantes, volontaristes. J'ai placé les solutions économiques et sociales au premier plan, parce que je crois qu'elles peuvent changer en profondeur l'avenir du pays : la hausse des salaires et le partage de la richesse créée dans l'entreprise, une politique du Made in France XXL, la sortie du pétrole en s'appuyant sur le nucléaire, le rétablissement d'une part raisonnable de souveraineté nationale face aux intrusions de l'Union européenne et la reconstruction d'une démocratie digne de ce nom , le retour à la terre pour aider les Français à quitter les métropoles, renforcer nos territoires ruraux et mettre fin au scandale des déserts médicaux", liste-t-il, avant de poursuivre : "j'ai défendu également une vision intransigeante de la République qui doit assumer la sécurité en tout lieu du territoire et ne doit jamais rien céder au principe de laïcité, ainsi qu'une politique exigeante de l'immigration dans laquelle l'intégration est un devoir pour nous et pour tous ceux que nous décisions d'accueillir".
Estimant que "ces propositions pouvaient rassembler un grand nombre de nos compatriotes et changer leur vie quotidienne" et qu'elles "nous permettaient d'imaginer un compromis social et politique nouveau capable de relancer notre pays, lui donner une nouvelle force face au chaos du monde, au choc programmé des empires, au dérèglement climatique, à la pression migratoire mondiale et à la menace du grande déclassement économique et social delà France", Arnaud Montebourg le regrette : "elles n'ont malheureusement pas été entendues".
Bien qu'il se soit lancé dès le mois de septembre en sillonnant la France avec les TER, le projet du candidat n'a pas suscité d'enthousiasme à gauche. Par ailleurs, sa proposition de bloquer les transferts d'argent privé vers les pays refusant de reprendre leurs ressortissants visés par une obligation de quitter le territoire français a été son caillou dans la chaussure, le prétendant à l'Elysée ayant été taxé de reprendre une proposition de l'extrême-droite.
Parti d'Arnaud Montebourg
En janvier 2021, Arnaud Montebourg avait créé son propre parti politique, L'Engagement, ayant pour vocation de créer une présence au niveau départemental pour soutenir sa candidature. Promoteur de produits biologiques et fabriqués en France, il avait ainsi mis sa carrière d'entrepreneur entre parenthèses.
Biographie courte
Né le 30 octobre 1962 à Clamecy (Nièvre), Arnaud Montebourg adhère au Parti socialiste en 1985. Avocat de profession, il entame sa carrière politique à la fin des années 1990. Elu député de Saône-et-Loire en 1997, il devient secrétaire national du Parti socialiste en 2008. Après avoir été ministre de l’Economie sous la présidence de François Hollande, Arnaud Montebourg est candidat à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2017, et finit troisième au premier tour. Il se retire alors de la vie politique pour lancer des entreprises dans le domaine agroalimentaire.