Et maintenant, la prison pour un candidat FN

Un candidat FN aux départementales 2015, dans l'Orne, a été condamné à de la prison ferme pour avoir roulé avec un permis de conduire invalide et ne pas avoir répondu au tribunal.

[Mis à jour le 16 février 2015 à 17h56] Il y a eu la candidate qui voulait "faire couler les Arabes", un candidat qui a affiché clairement sa référence pétainiste, celui qui raillait "Ali Juppé" et un dernier qui s'est tatoué un symbole néo-nazi sur le bras. Voici désormais le candidat FN... en prison ! Malgré des sondages aux départementales favorables, le Front national, réputé pour recruter très large pour avoir un maximum de candidats aux élections locales, souffre des multiples dérapages de ses prétendants. Dans l'Orne donc, Loup Mautin, l'un des représentants du parti de Marine Le Pen vient d'être condamné à deux mois de prison ferme pour avoir conduit avec un permis non valide.

Agé de 48 ans, le candidat FN aux élections départementales répondait plusieurs mois après avoir été contrôlé par les gendarmes à Saint-Langis-les-Mortagne. Lorsqu'il présente son permis de conduire aux agents, ceux-ci s'aperçoivent que celui-ci a été annulé pour excès de vitesse. A l'époque, M. Mautin avait refusé de signer son PV. Mais il y a pire : Loup Mautin, qui est depuis devenu candidat FN dans l'un des cantons de L'Aigle, a refusé de se présenter devant le tribunal correctionnel d'Alençon, ce jeudi, prétextant un voyage à l'étranger. Une absence injustifiée qui n'a pas incité de tribunal à être clément. Condamné à 2 mois de prison ferme, Loup Mautin peut cependant se rassurer sur son avenir politique immédiat. Il devrait pouvoir concourir aux élections de mars, n'ayant pas été privé de ses droits civiques.

Des départementales 2015 à hauts risque pour le FN

Reste que le Front national pourrait encore lui retirer son investiture. Au siège du FN, on veille en effet depuis le début de la pré-campagne à punir sévèrement les dérapages pour éviter les polémiques. Dénonçant la "pression de l'Etat" sur des millions d'automobilistes et subodorant le "jugement politique", l'intéressé a décidé de faire appel.

Fin janvier, Marie-José Dussaucy, candidate dans les Pyrénées Atlantiques, avait ainsi perdu son investiture après avoir provoqué un tollé en proposant de mettre les Arabes "dans un bateau" et de "les faire couler". Il y a quelques jours, Guillaume Jambard, un autre candidat en lice dans le canton Sud-Gironde, avait été exclu pour ce message : "Twitter si vous partager (sic) ma devise 'Travail Famille Patrie'". La multiplication de ces affaires n'est pas sans rappeler le cas d'Anne-Sophie Leclère, une candidate aux municipales qui avait comparé Christiane Taubira à un singe sur Facebook et à la télévision. Après avoir perdu son investiture, celle-ci s'était vue condamnée à 9 mois de prison ferme cet été par un tribunal de Cayenne. Elle a fait appel de ce jugement.