Ce que cachent les centaines de duels UMP-FN
Si le nombre de confrontations entre le FN et l'UMP peut paraître étonnamment important, il faut bien garder à l'esprit que cette configuration est en réalité une conséquence de la récente réforme des modes de scrutin. Pour se qualifier au second tour des départementales, il fallait en effet obtenir 12,5 % des suffrages exprimés par les électeurs inscrits sur les listes électorales, un score difficilement atteignable lorsque l'abstention est très élevée, comme ce fut le cas dimanche dernier. C'est pour cette raison qu'il y a ce dimanche de second tour si peu de triangulaires, contrairement à ce qui fut le cas lors des municipales de l'an dernier. Et c'est donc pour cela que le FN apparaît en si bonne position en s'affichant dans des duels, face au PS, mais surtout face à l'UMP. Mais les résultats des élections départementales n'ont pas encore livré leur vérité.
La vague bleue qui est en train de se dessiner sera-t-elle assombrie par du "bleu Marine" ? Pas du tout. Le nombre de face-à-face dans lesquels sont engagés des candidats FN peut donner le sentiment que le parti de Marine Le Pen peut s'imposer dans de nombreux cantons, ou qu'il sera à l'issue du scrutin le premier ou deuxième parti de France. En réalité, les départements dans leurs ensemble - sauf peut-être un ou deux - seront gagnés soit par la droite, soit par la gauche. Selon toute vraisemblance, le FN s'attend à être balayé lors de ce seond tour, et vise un objectif bien moins ambitieux : faire élire une centaine de conseillers départementaux, sur plus de 4000 élus ce soir. Voilà qui permet de relativiser considérablement la force politique du Front national, capable aujourd'hui de rassembler au premier tour, mais dans l'incapacité, sauf très localement, de rassembler plus de 50 % des électeurs sur un scrutin.
EN VIDEO - Marine Le Pen a fait campagne en nationalisant le scrutin départemental :