La règle des 12,5 % va avantager l'UMP et l'UDI, voilà pourquoi
                                                                                                                                                                
                                                                                        
                    
                         
                        
[Mise à jour le 20 mars 2015 à 19h13] Bien entendu, la règle est la même pour tous, il n'y a donc aucune iniquité. Mais force est de constater que les circonstances politiques font de la règle des 12,5 % un avantage comparatif pour le camp de la droite. De quoi s'agit-il exactement ? Depuis une réforme du mode de scrutin datant de 2010, les candidats qui arrivent en troisième position lors du premier tour de l'élection départementale doivent obtenir 12,5 % des voix des inscrits sur les listes électorales. Ce qui signifie, à titre d'exemple, qu'avec 50 % d'abstention, les candidats ne se qualifient que lorsqu'ils recueillent 25 % des suffrages exprimés. Cette nouvelle disposition électorale a pour effet de limiter considérablement le nombre de triangulaires en cas de faible participation.
Pourquoi cela avantage l'UMP et l'UDI ? Parce qu'en cas de triangulaires entre le PS, l'UMP/UDI et le FN, le candidat de la gauche profite de la dispersion des voix entre la droite et l'extrême droite et peut donc remporter l'élection à la majorité relative. C'est d'ailleurs aussi le cas pour le FN, qui a davantage de chances de terminer en première position face à deux candidats que de recueillir la majorité absolue en duel. Compte tenu de la faiblesse constatée du Parti socialiste par les enquêtes réalisées par les différents instituts de sondages, cette règle des 12,5 % pourrait bien empêcher le PS de se qualifier dans une bonne moitié des cantons de France. L'UMP/UDI pourrait en outre profiter d'un certain report de voix des électeurs de gauche dans les canton où s'affronteront des candidats de droite et des candidats d'extrême droite. Le Parti socialiste appelera en tout cas au "front républicain" et donc ses électeurs à aller voter pour les candidats de la droite, afin de barrer la route au Front national. Ce seuil des 12,5% est en somme tout bénef' pour l'UMP-UDI.
En 2010, c'est la droite qui a réformé le scrutin électoral en introduisant ce nouveau seuil des 12,5 %. En 2013, une nouvelle réforme, décidée par la gauche, a aussi modifié le scrutin cantonal pour en faire un scrutin "départemental" et exiger des binômes de candidats composés d'un homme et d'une femme. Mais concernant les résultats des départementales nécessaires pour se maintenir au second tour, la règle des 12,5 % n'a pas été modifiée, car la majorité pensait sans doute qu'elle pénaliserait davantage le FN. Raté.
EN VIDEO - Ce qu'il faut savoir sur les élections départementales :
 
            
                            
        
    
    
 
            