Trois scores à retenir
La soirée risque encore d'être longue pour les états-majors des partis politiques qui attendent avec fébrilité le verdict. Le premier tour des départementales s'achève et avec lui une première indication claire sera donnée au niveau national dès ce soir. Les résultats des élections départementales vont se subdiviser en 2053 séries de chiffres, correspondant à la multitude des élections locales. Mais trois chiffres sortiront immanquablement de ce scrutin. Un premier lieu, c'est bien le résultat du Front national qui sera regardé. Un pourcentage, d'abord, mais aussi un chiffre : le nombre de cantons dans lequel le parti de Marine Le Pen a réussi à se maintenir pour ce second tour.
Au siège du PS, on craint que celui-ci atteigne la moitié des circonscriptions de ces départementales et soit synonyme d'autant d'élimination des candidats de la gauche. Le nombre de binômes socialistes éliminés est d'ailleurs un second chiffre qui donnera la mesure des résultats de ces départementales et de la débâcle maintes fois annoncée de la majorité au pouvoir. Une fois encore, l'état-major du PS s'est montré optimiste micros ouverts, en limitant ses prévisions à 500 cantons perdus dès le premier tour. Dans les couloirs de Solferino, le double a été évoqué, des tremblements dans la voix.
Que le score du FN et les pertes du PS soient scrutés ce soir n'a rien d'une surprise. Le troisième chiffre qui sera observé ne l'est pas non plus : c'est celui de l'abstention. Annoncée très forte pour ce premier tour, elle dénote à la fois un véritable désintérêt doublé d'une désillusion des Français vis-à-vis de la politique. Mais ce chiffre, s'il est élevé, pourrait être interprété également comme un désamour pour le département lui-même. Après une mort maintes fois annoncée, une réforme des régions qui la prive de ses prérogatives et une révision du mode de scrutin totalement incomprise, il se pourrait qu'on ait réussi à tuer l'assemblée départementale. Et l'abstention sera en partie de reflet de ce déclin prévisible.
EN VIDEO - Les départementales, comment ça marche ?