Un peu de changement dans les sondages
[Mis à jour le 29 mars 2015 à 17h16] Les sondeurs ont tous, ou presque, décrit leur dispositif pour dimanche. Il n'est pas question ici de sondages, mais des estimations ou plutôt des projections, qu'ils fourniront aux médias et notamment aux grandes chaînes de télévision à 20 heures pour avoir un aperçu des résultats des départementales sans attendre les chiffres du ministère de l'Intérieur. Critiqués la semaine dernière pour des chiffres hétéroclites et des assemblages hasardeux (certains candidats du Front de Gauche se sont retrouvés associés au PS et à ses alliés via la nuance "divers gauche"), les trois instituts qui présenteront les premiers chiffres dimanche ont sensiblement changé de méthodologie. Pas tant à cause de ses critiques, d'ailleurs, que pour mieux s'adapter à un second tour, aux paramètres radicalement différents du premier.
Dans un communiqué, l'institut CSA indique par exemple qu'il ne livrera pas "d'estimations", comme le week-end dernier, mais des "projections". Alors que pour le premier tour des départementales il se basait sur les dépouillements dans un échantillon d'une centaine de bureaux de votes, l'institut avec désormais élaborer ses chiffres à partir de trois paramètres : les résultats du 1er tour, un sondage "jour du vote" décrit comme "de grande ampleur" et les premiers résultats du second tour (les dépouillements donc). L'Ifop, autre institut investi dans cette mission, procédera quant à lui par un sondage "soir du vote "également, dont les questions ne sont pas encore connues. Tout juste l'institut laisse-t-il filtrer que son sondage portera sur les "conséquences politiques de ce scrutin". Ipsos / Sopra Steria, dernier institut à livrer des chiffres à 20 heures, n'a pas indiqué quant à lui qu'il changerait de méthodologie. Il pourrait donc être le seul à livrer des estimations à 20 heures au sens strict du terme.
Ce dimanche, le niveau de la participation sera l’une des clés du scrutin, car il impactera directement le score des candidats. Les observateurs politiques s’attendent à ce que les électeurs qui s’abstiennent le plus soient des électeurs de gauche et de la droite modérée, les électeurs de gauche n'ayant pas forcément d'appétit particulier pour aller voter pour la droite fion de barrer la route au FN. L’électorat du Front national devrait davantage se mobiliser. Une abstention élevée aurait donc tendance à favoriser les candidats frontistes.
EN VIDEO - Interrogé dans l'émission #DirectPolitique sur la pertinence des estimations, Bernard Sananès, président de CSA, a défendu les choix faits par l'institut.