Robert Ménard : "ficher" des musulmans, de quel droit, quelles sanctions ?
"Ficher" les enfants en fonction de leur prénom pour établir des statistiques ethniques. Robert Ménard, maire de Béziers proche du FN, a recours à cette pratique. Il l'a reconnu sur le plateau de Mots Croisés, lundi soir sur France 2, et a profité de son passager à la télévision pour affirmer que 64,6 % des élèves de primaire et de maternelle de sa ville sont musulmans. "Je ne sais pas si on a le droit, mais on le fait", a dit le maire, sans aucune gêne. Cette pratique est en fait illégale depuis la fin du régime de Vichy, qui avait instauré le fichage des enfants juifs.
Mais, concrètement, que risque Robert Ménard ? L'article 226-19 du Code pénal est limpide : "Mettre ou conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l'intéressé, des données à caractère personnel qui [...] font apparaître les origines raciales ou ethniques, est puni de cinq ans de prison et de 300 000 euros d'amende". Face à cette menace juridique, la mairie de Béziers a tenu démentir les propos de Robert Ménard, affirmant qu'elle ne constitue pas, et n'a jamais constitué, de fichiers de ce type. Reste qu'une enquête préliminaire a été ouverte à la suite des propos de l'édile. Et des perquisitions ont eu lieu ce mardi matin dans la mairie de Béziers.
EN VIDEO – Récemment, Robert Ménard, le maire FN de la ville de Béziers, a provoqué un tollé en débaptisant la rue du 19 Mars 1962, date des accords d'Evian, pour lui donner le nom d'un ancien résistant et partisan de l'Algérie française.