Nicolas Sarkozy et "Les Républicains" : "Les juppéistes commencent déjà à perdre les pédales"
Après avoir assez facilement pris les rênes de l'UMP en fin d'année dernière, après avoir fait voter en bureau politique les nouveaux statuts et un nouveau nom, "Les Républicains" pour la nouvelle formation politique qu'il appelle de ses voeux, Nicolas Sarkozy s'engage dans un exercice un peu plus périlleux : faire voter ces dernières dispositions par les militants. Et ceux-ci sont assez divisés sur la pertinence d'un changement d'identité du parti qui a enchaîné les victoires électorales depuis 2012. Mais la résistance vient surtout du camp d'Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ne l'ignore pas, il semble même s'en accomoder. Le Canard Enchaîné révèle son optimiste dans son édition du 6 mai : "Je vais mouiller la chemise et ça va passer. D'ailleurs, si ça emmerde tant les juppéistes, c'est que le nouveau nom ne doit pas être si mauvais", aurait-il assuré le 4 mai dernier.
Puis, devant une dizaine de journalistes, le ton se fait encore plus détendu. "Ça m'amuse de voir les juppéistes s'énerver. Ils comencent déjà à perdre les pédales", explique Nicolas Sarkozy dont les propos sont rapportés par le célèbre palmipède. "Pourtant, la route est longue... Ils regrettent peut-être de ne pas s'être présentés à la présidence de l'UMP." Et d'exposer une confiance à toute épreuve sur le bienfondé du nouveau nom de l'UMP : "Je n'ai jamais vu un nom de parti politique s'imposer aussi rapidement dans le paysage, c'est dingue, quel succès ! Un vote, vous parlez d'un risque !"
Alain Juppé a annoncé il y a quelques jours qu'il n'était "pas hostile" au changement de nom, mais a obtenu qu'il soit soumis au vote des militants. Les semaines précédentes, des proches du maire de Bordeaux avaient attaqué sans réserves les choix de Nicolas Sarkozy. Benoît Apparu avait publiquement jugé que le patron de l'UMP voulait "avoir un parti à sa main". Edourad Philippe voyait dans le choix des Républicains un choix "dangereux", "vecteur supplémentaire de clivages". Alain Juppé avait lui-même estimé sur Europe 1 que le nom relevrait d'un "concept un peut englobant" : "Nous n'avons pas vocation à monopoliser le mot de républicains", assurait-il.
EN VIDEO - Nicolas Sarkozy est déjà tourné vers l'élection régionale de décembre :