Jeanne : la "machine à cash" liée au FN et à Marine Le Pen dans la tourmente
Les méthodes déployées par la micro-structure "Jeanne" sont-elles illégales ? Ce micro-parti assure depuis sa création en 2010 un rôle de courroi de transmission entre des candidats du Front national aux diverses élections et les prestataires rémunérés pour la communication du parti. Une information judiciaire avait été ouverte en avril 2014 sur le financement des campagnes électorales pour les législatives 2012 et les cantonales de 2011, confiée aux juges Aude Buresi et Renaud van Ruymbeke. Mardi 5 mai, le micro-parti a été mis en examen pour "escroquerie" et "acceptation par un parti politique d'un financement par une personne morale". Cette personne morale n'est autre que la société Riwal, une agence de communication fondée par Frédéric Chatillon, un ancien leader du GUD, un proche de Marine Le Pen. Ce dernier avait déjà été mis en examen le 8 avril dernier pour "financement illégal de parti politique".
L'an dernier, L'Obs avait publié une enquête sur le fonctionnement de cette structure opaque, qui ne compte pas de militants. Cette coquille vide, qui affichait des recettes de 9,6 millions d'euros en 2012, alors que les dons ne dépassaient pas 5 500 euros, a attiré l'attention des journalistes en même temps que celle de la justice. L'Obs explique que le micro-parti achetait pour les campagne de ses candidats des kits "clés en main" à l'agence Riwal, contenant journaux de campagne, conception de sites Web, en plus des traditionnels afiches et photos, le tout pour 16 500 euros. Dans le même temps, Jeanne proposait des prêts de 16 500 euros à un taux de 6,5 %. Selon le magazine, Jeanne aurait bénéficié de la durée des prêts pour remplir ses caisses. L'Obs estimait par ailleurs l'an dernier que les prestations étaient surfacturées. Le Monde ajoute que la justice mène une large enquête sur les fonds ayant transité par Jeanne et par Riwal, certains provenant de Singagpour et de Hong-Kong. Le quotidien assure également que "la question d'une mise en examen prochaine du Front national en tant que personne morale se pose aujourd'hui de plus en plus sérieusement".
EN VIDEO - Marine Le Pen dirige un parti désormais traversé par une crise politique interne et observé par la justice. Le 1er mai, ce sont pourtant les grandes lignes de son programme que la présidente du FN avait développées à la tribune :