Robert Ménard cite Valls et Rebsamen pour demander des statistiques ethniques
Robert Ménard veut rebondir sur la polémique qu'il a déclenchée la semaine dernière sur le "fichage" des élèves musulmans. Ce terme de "fichage", le maire de Béziers le conteste, tout en assurant que réaliser des calculs sur "la base du listing des élèves" des écoles de sa commune est d'utilité publique. Robert Ménard insiste et signe en publiant une lettre officiellement adressée aux députés français, leur demandant de "créer les conditions d'un débat parlementaire en déposant une proposition de loi visant à libéraliser les statistiques ethniques". Et le maire de Béziers de mettre en cause directement Manuel Valls, à qui il reproche un manque de cohérence.
Dans sa lettre, intégralement publiée par Le Huffington Post, Robert Ménard rapelle avoir "entendu le Premier ministre déclarer, après les attentats de janvier, qu'il fallait lutter contre 'l'appartheid social' et lancer 'une politique de peuplement'. Il ajoutait à propos des écoles : 'je ne supporte pas [...] dans dans des écoles on ne trouve que des élèves issus de familles pauvres [...] issues uniquement de l'immigration, des mêmes cultures et de la même religion". Et d'ajouter : "En 2009, M. le Premier ministre, alors député, déclarait publiquement vouloir déposer une proposition de loi permettant la mise en place de statistiques etnhiques".
Valls, mais aussi Rebsamen
Le maire de Béziers ne contre-attaque pas en dilettante. Pour lui, un autre ministre socialiste est sur la même longueur d'onde que lui sur l'utilité des statistiques ethniques. Dans sa lettre, il rappelle des propos tenus par l'actuel ministre du Travail en 2010 dans le Monde. François Rebsamen, alors maire de Dijon, tenait alors ces propos : "Ces statistiques existent, en réalité, mais ne font pas l'objet de communications officielles. Elle existent y compris dans les commissions d'attribution de logements". Et d'ajouter encore : "Faudrait-il les rendre publiques ? J'en doute".
Victoire juridique pour Robert Ménard
Ce lundi 11 mai, le tribunal administratif de Montpellier a débouté l'association "Coordination contre le racisme et l'islamophobie" qui voulait interdire au maire le fichage des enfants musulmans. La justice a estimé que cette pratique n'avait pas été effectuée : pour le tribunal, "il ne résulte ni des pièces soumises au juge ni des informations recueillies lors de l'audience" que Robert Ménard a constitué "un ou plusieurs fichiers spécifiques, dématérialisés ou non, fondés sur l'appartenance religieuse des élèves", tout en rappelant que le traitement de fichiers recensant les élèves inscrits dans les écoles "en dehors de toutes les procédures et garanties par la loi [...] constitue une atteinte manifestement illégale à une liberté fondamentale".
EN VIDEO - En 2009, à David Pujadas qui lui demandait qi l'on pouvait "parler de Blancs ou de Noirs", Manuel Valls répondait : "tout le monde en parle ainsi. Arrêtons la langue de bois. Assumons la réalité" :