Régionales 2015 : pourquoi Marine Le Pen prend le risque d'une candidature [VIDEO]

Régionales 2015 : pourquoi Marine Le Pen prend le risque d'une candidature [VIDEO] REGIONALES - La présidente du FN prend un risque en se lançant dans les régionales, car un échec dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie briserait la dynamique qu'elle entend entretenir pour 2017.

[Mis à jour le 30 juin 2015 à 12h45] C'est donc fait. Marine Le Pen sera bien dans la course fin décembre pour tenter de s'emparer de la présidence du conseil régional en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Les régionales 2015 s'annoncent donc très animées, avec des personnalités de première ordre dans la plupart des territoires, et l'une des grandes favorites pour le second tour de l'élection présidentielle de 2017 dans l'une des régions les plus convoitées. La présidente du Front national a longtemps hésité avant de prendre sa décision, car une défaite à 18 mois de l'échéance la plus importante de la vie politique française serait un vrai coup de massue. D'autant qu'aujourd'hui, Marine Le Pen est donnée - largement - gagnante dans les sondages. Si la région lui échappe, elle sera perçue comme incapable de convaincre des électeurs prédisposés à la faire gagner, et donc incapable de s'imposer dans un scrutin accessible. Mais si elle l'emporte, elle sera aussi dans une situation inconfortable : celle d'une jeune élue qui est prête à délaisser ses fonctions régionales pour conquérir l'Elysée, alors que la fusion des territoires - dont la complexité administrative s'annonce relevée - exigerait une implication totale de celui ou de celle qui sera aux commandes du conseil régional.

"Régionales : fin d'un long et faux suspense pour la candidate Marine Le Pen"

Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle donc choisi de se porter candidate ? Sur iTélé, où elle a annoncé sa décision ce mardi matin, elle s'est justifiée ainsi : "Il n'y a plus de temps à perdre. La situation se dégrade tellement vite que, où que l'on puisse apporter du mieux, il faut le faire tout de suite". Et d'anticiper, déjà, les critiques sur ses ambitions personnelles qu'elle ne dissimule pas pour 2017 : "Les arguments développés par ceux qui ne souhaitaient pas ma candidature était l'obligation, en quelque sorte, que j'avais de me concentrer exclusivement sur l'élection présidentielle, sur le fait d'une dimension nationale".

Après ce qui ressemble à une petite mise en scène médiatique tôt dans la matinée, c'est à Arras finalement que la présidente du FN a fait son premier discours de candidate. A la tribune, elle a clairement affiché sa stratégie, car si elle est candidate dans le nord de la France, si elle entend bien diriger le conseil régional, il ne s'agit que d'une première étape : "Je parle de la politique nationale parce qu'il va de la survie de la France désormais" a-t-elle prévenu, ajoutant : "Nous commencerons ici, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, pour lutter contre les mensonges. [...] Je suis la candidate des sacrifiés de la réforme territoriale. L'UMPS veut effacer l'Etat, les départements, les communes".

Par ailleurs, pour Marine Le Pen, cette élection régionale - qui s'offre à elle dans le contexte politique actuel - a un avantage qui pèse bien plus lourd que tous les inconvénients qu'elle peut engendrer : une fois le scrutin de 2017 passé, elle ne sera sans doute pas présidente, mais sa voix continuera de porter depuis son "fief" du nord de la France. Présidente de région, la patronne du FN disposera d'une plateforme politique lui permettant de demeurer une personnalité politique de premier ordre.