Christiane Taubira : le maire de Chalon-sur-Saône refuse de l'accueillir dans sa ville

La garde des Sceaux doit se rendre ce vendredi à Chalon-sur-Saône pour l'inauguration du tribunal. Mais dans un communiqué, le maire Gilles Platret affirme qu'il "refuse de cautionner la supercherie de Madame Taubira".

[Mis à jour le 16 octobre 2015 à 13h51] Sur l'agenda de Christiane Taubira ce vendredi, une visite officielle à Chalon-sur-Saône pour inaugurer le nouveau tribunal de grande instance. Une visite de courtoisie, presque. Mais une visite qui déplait fortement à Gilles Platret, maire Les Républicains de la ville, qui a annoncé par un communiqué qu'il refusait d'accueillir la ministre. En effet, l'élu lui reproche d'utiliser ce déplacement à des fins purement politique. "Cette 'inauguration' tardive (les travaux du tribunal sont terminés depuis dix mois d'après le maire, ndlr), à deux mois des élections régionales, n'est qu'un prétexte grossier pour organiser aux frais du contribuable une opération de promotion de la ministre de la Justice et des parlementaires socialistes saône-et-loiriens", écrit-il.

EN VIDEO - Des policiers en colère sous les fenêtres de Christiane Taubira

Pour étayer ses propos, Gilles Platret souligne l'organisation d'une "réunion militante" à l'issue de la cérémonie d'inauguration. Avec ce communiqué, le maire de Chalon-sur-Saône en profite pour écorcher la ministre et son "laxisme destructeur". "Par solidarité envers nos forces de l'ordre et envers les victimes du laxisme gouvernemental, je refuse de cautionner la supercherie de Madame Taubira", conclut l'élu. Plusieurs milliers de policiers ont manifesté mercredi place Vendôme à Paris pour réclamer une autre politique pénale.

Le PS dénonce "l'attitude peu républicaine du maire de Chalon"

La réponse du PS aux attaques de Gilles Platret n'a pas tardé. Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire, Christophe Sirugue et Céciel Untermaier, députés du département, ont cosigné un texte pour dénoncer "l'attitude peu républicaine du maire de Chalon". "La séquence suivant l'inauguration des travaux du palais de Justice est un atelier législatif ouvert à tous, bien loin d'une réunion publique partisane", rétorquent-ils. Avant de critiquer le bilan de leurs adversaires politique : "Comment accepter des leçons quand la droite n'a eu de cesse de 2002 à 2012, que de supprimer des postes dans la justice comme dans la police et la gendarmerie, avec une telle ampleur qu'il nous faut, budget après budget, trouver les moyens de renforcer les effectifs, tout en redressant des comptes publics sacrifiés durant 10 ans". "Nous regrettons que certains utilisent la République lorsque cela les arrange et s'en affranchissent à leur bonne volonté", écrivent-ils encore.