Marine Le Pen : sa dernière provocation "éradiquer l'immigration bactérienne"

La rédaction

Marine Le Pen : sa dernière provocation "éradiquer l'immigration bactérienne" La présidente du Front national fait encore polémique. Pour elle, l’afflux des migrants représente un risque sanitaire.

"Éradiquer toute immigration bactérienne". C’est ce que propose Marine Le Pen pour améliorer la santé des Nordistes. Dans la Voix du Nord, ce mardi 10 novembre, la candidate Front national pour les élections régionales en Nord-Pas-de-Calais, Picardie a présenté plusieurs propositions. "Les hôpitaux font face à la présence alarmante de maladies contagieuses non européennes, liées à l'afflux migratoire", ce qui représenterait "une mise en danger de la santé de nos compatriotes", décrit l’eurodéputé.

A quelques semaines des élections régionales, cette annonce a rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, l’ancien ministre socialiste François Lamy pointe une xénophobie.

Quant à Sandrine Rousseau (EELV), elle a aussi twitté sa consternation. 

Une position justifiée par l’équipe de campagne de Marine Le Pen. "Il s'agit simplement de la suite logique de notre demande de fermeture des frontières. De nombreuses déclarations médicales font état d'une recrudescence de maladies autrefois éradiquées de France et d'Europe. Particulièrement à Calais, d'ailleurs, où le personnel hospitalier souffre et est submergé par un afflux migratoire entraînant des maladies qu'ils n'arrivent pas à endiguer", a relayé Le Figaro.

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Pour les experts, ce lien n’est pas avéré. Cité par Euronews en septembre dernier, Gregory Hartl, porte-parole de l’Organisation Mondiale de la Santé, soulignait l’absence de lien systématique entre la migration et l’importation des maladies infectieuses. "Les maladies transmissibles sont principalement liées à la pauvreté. Les migrants sont exposés à des maladies qui sont courantes en Europe, et qui n’ont donc aucun lien avec la migration (…) Le risque que des agents infectieux exotiques comme le virus Ebola ou le coronavirus MERS soient importés en Europe est extrêmement faible. On a vu que ces virus affectaient en premier lieu les voyageurs réguliers, les touristes ou les personnels de santé, plutôt que les réfugiés ou les migrants."

Une position partagée par le député PS et président régional de la Fédération hospitalière de France, Rémi Pauvros. "Cela n’a pas de sens au niveau scientifique, et les médecins vous l’expliqueront aisément. Sur la peau d’un être humain, quelle que soit sa couleur, on retrouve 1.300 bactéries différentes, sans parler de l’intestin", a-t-il confié à 20 Minutes. Et de conclure : "Mais je peux dire que les bactéries les plus dangereuses sont les bactéries opportunistes, qui s’installent là où elles ne devraient pas être. Et là, je crois que vous voyez de qui je veux parler."