Votre conseil régional coûtera plus cher !
L'un des premiers effets de la fusion des régions et de l'adoption de la nouvelle carte territoriale le 1er janvier 2016, sera la hausse de la rémunération de centaines d'agents des conseils régionaux. Pour le contribuable, la facture pourrait atteindre le 50 millions d'euros par an, selon les estimations de l'Association des régions de France. Pourquoi cette augmentation des traitements des fonctionnaires après les élections régionales ? Tout simplement parce que d'un conseil régional à l'autre, les agents ne sont pas rémunérés de la même façon. Lors de la fusion des régions, il va falloir aligner les régimes indemnitaires pour qu'aucun agent ne soit lésé : ce qui signifie que tous ceux qui gagnaient moins que leurs voisins vont voir leurs indemnités réévaluées. Les régions ont jusqu'au 1er janvier 2023 pour réaliser les harmonisations, mais les élus vont devoir anticiper les critiques et les revendications.
Pour le Parisien, la facture sera bien plus élevée que ne l'imagine l'ARF. Interrogé par le quotidien, le président du conseil régional du Limousin, Gérard Vandenbroucke, estime par exemple que sur sa seule région, les coût seront considérables : "Si nous alignons le régime indemnitaire sur le barème le plus élevé, celui de Poitou-Charentes, cela nous coûtera autour de 13 millions d'euros par an" explique-t-il. Par ailleurs, des milliers de fonctionnaires vont voir leurs missions évoluer, leur service modifié du fait de la fusion des régions. Ce qui implique des coûts en terme de formation et d'accompagnement au changement. Mais pas seulement, le rapprochement des régions aura de nombreuses conséquences sur les budgets des conseils régionaux : l'ensemble des locaux à réorganiser après les coûteux déménagements, les hémicycles à reconstruire, les cabinets de consultants à rémunérer, les aides aux entreprises à harmoniser - à la hausse -, les enveloppes consacrées aux élus qui prennent le train pour siéger dans leur nouveau conseil régional, etc... Selon les calculs du Parisien, la note pourrait s'élever à 75 millions d'euros.
Interrogé par Le Monde en juillet sur les véritables économies générées par la réforme territoriale, le secrétaire d'Etat André Vallini se voulait pourtant rassurant : "Certes, elles n'apparaîtront pas en six mois, mais elles n'en sont pas moins certaines sur le long terme par économies d'échelle, suppression de doublons et rationalisation de la dépense publique locale".
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