Sur Twitter, des fuites sans conséquence sur les régionales 2015
Ce dimanche encore, sur Twitter, les premières estimations fuitent. Avant 20 heures, des médias non-français diffusent des informations sur les résultats des élections régionales : à commencer par la Libre Belgique, qui poste des liens vers son journal en ligne. Il est suivi par d'autres organes de presse comme Le Soir, et d'autres petits médias locaux situés hors de l'Hexagone. Lors du premier tour, dimanche dernier, La Libre Belgique avait été le premier à mettre en ligne sur Twitter les premières estimations nationales et les scores de Marine Le Pen, vers 19h00. Et aujourd'hui, en cette fin d'après-midi, il suffit de consulter les messages écrits avec le hashtag #radiolondres ou #regionales2015 pour remarquer que les internautes sont nombreux à donner des éléments sur les scrutins dans plusieurs régions de France, en parfaite illégalité.
Rappelons que le code électoral est clair sur l'interdiction (mise à jour en 2004 pour intégrer les nouveaux usages médias) : "Aucun résultat d'élection, partiel ou définitif, ne peut être communiqué au public par la voie de la presse ou par tout moyen de communication au public par voie électronique, en métropole, avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain". C'est à dire avant 20 heures.
Comment faire pour endiguer le phénomène ? Le réseau social américain est en réalité inattaquable car il a en France le statut d'"hébergeur" et non pas d'"éditeur". La responsabilté incombe donc aux twittos. Et ces derniers ont bien ont peu de chance d'être condamnés, ou attaqués en justice, compte tenu des moyens qu'il faudrait déployer. D'ailleurs, qui pourrait-on condamner, qui ne pourrait-on pas ? La Libre Belgique n'a-t-elle pas le droit d'utiliser un réseau social international, même si celui-ci est utilisé par des personnes résidant en France ? Faut-il une loi pour mettre un peu d'ordre et inventer de nouveaux outils de contrôle ? Les parlementaires français n'ont jamais évoqué une telle possibilité. Certains, comme le député Jean-Jaques Urvoas, imaginent plutôt modifier certaines règles des scrutins, comme la fermeture de tous les bureaux de vote à 19 heures.