Valls dit "ok" à Raffarin, et c'est Sarkozy qui trinque
Le président des Républicains va-t-il démettre Jean-Pierre Raffarin de ses fonctions au sein de la direction du parti ? Nicolas Sarkozy a jugé bon, en début de semaine, de retirer la vice-présidence de LR à Nathalie Kosciusko-Morizet, car elle remettait en cause la ligne officielle, en contestant le "ni-ni" dans une élection où le FN constitue une menace. Que va-t-il faire du cas Raffarin, qui lui-aussi a condamné la rigidité des Républicains face au "front républicain", et qui désormais, en appelle à l'union nationale contre le chômage ? L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, invité de Europe 1 ce matin, fait un calcul simple : "si on veut éviter que le Front national gagne la présidentielle, il faut baisser le chômage et c'est l'intérêt de tous". Pour cela, il est "prêt à travailler avec le gouvernement" : il faut selon lui "un pacte républicain contre le chômage pour la fin du mois de janvier" qui comporterait "quelques mesures simples sur l'apprentissage, les seuils, la durée du travail, le soutien à l'investissement et redonnerait la confiance aux entreprises et aux entrepreneurs".
Manuel Valls a sauté sur l'occasion en prenant au mot l'ancien locataire de Matignon. "Un pacte républicain pour l'emploi. Tous rassemblés pour en finir avec le chômage ! Ok avec Jean-Pierre Raffarin !" a-t-il publié sur Twitter en fin de matinée. Le Premier ministre a décidé, sur cette question, de consulter les élus locaux. Il recevra tous les nouveaux présidents de région, quelle que soit leur obédience politique, pour parler d'emploi et écouter leurs propositions. Lundi, il évoquait sur France 2 de nouvelles mesures pour l'emploi, "prêtes au mois de janvier". Si Jean-Pierre Raffarin parvient à convaincre des cadres de son camp, des sénateurs et des députés, de soutenir cette action, Nicolas Sarkozy aura de quoi être contrarié. Des voix s'élèvent déjà au sein de LR pour que la ligne politique évolue et que tout ce qui ressemble à une course droitière derrière le FN cesse au plus vite. Même Christian Estrosi a fait son mea culpa à la suite de son élection de président de la région Paca, annonçant qu'il allait réorienter sa propre ligne. "Nicolas Sarkozy est un ami, je le respecte. Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous (...) devons tenir un discours toujours plus à droite. Plus on va à droite, plus on fait monter le FN" a-t-il annoncé dans Paris-Match.
Un pacte républicain pour l'emploi. Tous rassemblés pour en finir avec le chômage ! Ok avec @jpraffarin !
— Manuel Valls (@manuelvalls) 16 Décembre 2015
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