La femme qui envoyait photos de sexe et lettres à Emmanuel Macron est souffrante

La femme qui envoyait photos de sexe et lettres à Emmanuel Macron est souffrante Une jeune étudiante a été arrêtée par la police près de Montpellier jeudi : elle aurait manifesté son "amour" pour Emmanuel Macron de manière excessive et malveillante.

[Mis à jour le 26 février 2016 à 13h33] Le Midi Libre nous informe ce vendredi matin qu'une étudiante de 29 ans a été interpellée par la police dans la journée de jeudi, puis placée en garde à vue pour "messages réitérés malveillants en vue de troubler la tranquillité d'autrui". La jeune femme envoyait depuis des semaines des lettres d'amour, mais aussi des photos érotiques à Emmanuel Macron sur sa boîte mail personnelle. Se considérant harcelé, le ministre de l'Economie avait porté plainte le 16 février. Une perquisition a été menée au domicile de la suspecte, à Juvignac. Son ordinateur ainsi que son téléphone portable ont été saisis par la police.

"Il s'agissait de messages à caractère érotique, c'étaient des mails dans lesquels elle lui déclarait sa flamme. Il y avait aussi des photos d'elle, dans le détail desquelles nous n'entrerons pas", indique une source judiciaire, manifestement amusée, aux journalistes de Midi Libre. Ces derniers ont tenté d'obtenir une réaction auprès du cabinet du ministre. Réponse embarrassée de son équipe : "Nous allons peut-être vous surprendre, mais nous ne ferons aucun commentaire". Au ministère, en tout cas, c'est un dossier qui fait parler, ne serait-ce que pour évoquer l'innocence trop candide d'Emmanuel Macron, qui a lui-même donné son adresse personnelle lors d'une rencontre avec de jeunes entrepreneurs. Le ministre souhaitait échanger directement avec eux pour évoquer leurs projets ; une initiative qui s'est révélée plutôt maladroite.

Emmanuel Macron harcelé, mais pas en danger

Le quotidien régional assure par ailleurs que l'affaire n'avait rien de réellement préoccupant pour Emmanuel Macron. Pour les enquêteurs, la jeune femme "ne présente aucune dangerosité particulière", selon un enquêteur, qui ajoute : "On ne peut tolérer qu'une personnalité publique soit harcelée par des messages électroniques, fussent-ils d'amour". La jeune femme a été examinée par un psychiatre. "Nous sommes face à quelqu'un qui souffre de troubles psychologiques et qui ne présente aucun caractère de dangerosité" a expliqué le procureur de la République, Christophe Barret, l'homme qui a décidé de la garde à vue de l'étudiante. "Elle a semble-t-il compris que son comportement ne pouvait être toléré", a-t-il ajouté, tout en révélant que la jeune femme avait donné des "explications d'une grande confusion". Elle a été remise en liberté ce vendredi.

Harcèlement sexuel : Emmanuel Macron empêché de travailler ?

La plainte déposée par Emmanuel Macron a été rapidement traité par les services de police. Le ministre va sans doute pouvoir travailler plus sereinement et reprendre ses esprits. Car, blague à part, c'est bien le "trouble" causé au ministre qui a été pris en compte par la magistrature pour estimer si la jeune femme devait être condamnée. L'article 41 de la loi sur le harcèlement sexuel du 5 août 2014 est très clair sur ce point : "Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ont entraîné aucune incapacité de travail". Emmanuel Macron pourrait par ailleurs indiqué si sa "capacité de travail" a été affectée au point de ne pas avoir pu travailler durant plus de huit jours. Si cela a été le cas - outre le fait que l'Etat ait dû se passer de ses services durant plus d'une semaine -, l'auteure du harcèlement encourt une peine de deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

Mais l'étudiante n'aura pas à se présenter devant un tribunal. Compte tenu de l'expertise psychiatrique, rapporte Midi Libre, "la réponse pénale choisie par le parquet étant celle d'un simple rappel à la loi".