Emplois fictifs : résumé de l'affaire qui devait "condamner" Juppé

Emplois fictifs : résumé de l'affaire qui devait "condamner" Juppé Elle revient furtivement dans la campagne pour la primaire de la droite. Retour sur l'affaire des emplois fictifs du RPR, qui a bien failli condamner Juppé à une mort politique...

En sera-t-il question lors du premier débat de la primaire de la droite ce jeudi soir ? Si l'expression complète n'a encore été prononcée par aucun rival d'Alain Juppé pour cette primaire, l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris est dans tous les esprits, au même titre que l'affaire Bygmalion. A l'approche de la confrontation de ce soir, où les escarmouches pourraient être nombreuses et les langues se délier, la tension monte autour de cette affaire vieille de plus de dix ans. La faute à Alain Juppé, qui a lancé il y a quelques jours face à Ruth Elkrief qu'en matière judiciaire, il valait "mieux avoir un passé judiciaire qu'un avenir". Dans le Parisien ce jeudi, à quelques heures du débat, le maire de Bordeaux s'expliquait sur cette "petite phrase". Il recevrait en effet des "Scud" sur son passé judiciaire, et aurait agi en état de "légitime défense".

Si Bygmalion met Nicolas Sarkozy dans une position inconfortable, avec Jean-François Copé dans le rôle potentiel de l'accusateur public, les emplois fictifs restent un boulet pour le maire de Bordeaux, favori des sondages. Et un angle d'attaque pour ses adversaires. Tout commence en 1998, quand la plainte d'un contribuable déclenche une série de procédures autour d'un seul et même soupçon : l'emploi par la ville de Paris, entre 1977 et 1995, de plusieurs dizaines de personnes travaillant en réalité pour le RPR, pour Jacques Chirac lui-même ou pour des proches. Payés par la municipalité, ces "salariés" n'auraient en tout cas jamais effectué aucune mission pour la ville.

En 2004, Alain Juppé, premier adjoint de Paris a l'époque des faits, est finalement condamné par la justice dans l'affaire dite "des emplois fictifs du RPR". Tandis que le président de la République bénéficie de son immunité, il écope de 18 mois de prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité pour avoir couvert la pratique. La peine sera ramenée à 14 mois avec sursis et un an d'inéligibilité en appel. De quoi tout de même provoquer une longue traversée du désert pour l'ancien Premier ministre, qui s'exilera au Canada pendant plusieurs mois. Dans le second volet de l'affaire, celui des "emplois fictifs de la mairie de Paris", Jacques Chirac sera lui aussi condamné, le 15 décembre 2011, à deux ans de prison avec sursis pour "détournement de fonds publics", "abus de confiance" et "prise illégale d'intérêts". Après que Chirac et l'UMP se sont engagés à "rembourser" 2,2 millions d'euros à la ville, la mairie de Paris s'est retirée des parties civiles.

EN VIDEO - Chirac condamné : un jugement historique.

"Chirac condamné : un jugement historique"