Débat Juppé-Fillon : les temps forts du duel de l'entre-deux tour de la primaire
[24 novembre 2016 - 23:15] LE RÉCAP' - Le débat d'entre-deux tours de la primaire de la droite a principalement été l'occasion d'une mise au point des deux finalistes, Alain Juppé et François Fillon. Mise au point sur l'avortement pour François Fillon, mise au point sur les attaques venues de l'extrême droite pour Alain Juppé, mise au point sur la réforme du contrat de travail, sur la fonction publique, sur les relations avec la Russie de Vladimir Poutine ou encore la Syrie de Bachar el-Assad... Sur ces points, les deux candidats à la présidentielle 2017 ont clairement opposé des arguments et des visions différents, parfois dans la tension. François Fillon s'est plusieurs fois indigné de la "caricature" faite sur ses propositions. Alain Juppé a tenté plusieurs fois d'"interroger" (à défaut de critiquer frontalement) son adversaire sur son programme. Le débat n'aura cependant pas débordé sur de réels clashs, chacun tentant de se défendre d'être trop brutal ou d'avoir voulu attaquer l'autre. Revivez les moments clés dans notre fil ci-dessous.
22:56 : En conclusion, les deux finalistes de la primaire de la droite ont été amenés à s'exprimer sur les bons souvenirs et les regrets de cette campagne. François Fillon s'est vanté d'avoir "gagné la bataille idéologique" et a regretté, un peu ironiquement, d'avoir "mis autant de temps à convaincre". Alain Juppé a eu plus de mal à répondre, affirmant d'abord avoir "beaucoup de regrets" avant de revenir sur ce propos, face à l'insistance des journalistes : "Non, en fait pas beaucoup".
Puis, en conclusion, François Fillon est revenu sur cette longue campagne de trois ans qu'il a commencée "seul" avant de rencontrer "des milliers de Français". Puis il a défendu son projet, "précis, puissant, de transformation du pays". Il promet de "redresser le pays en deux ans" et "diviser le chômage par deux" en cinq ans. "Aujourd'hui, nous sommes des millions. Je sens une vague qui se lève", terminera-t-il.
Alain Juppé s'est fait solennel à son tour. "Dimanche prochain, vous allez choisir celui qui aura de grandes chances de devenir président de la République". Soulignant une "tâche difficile", nécessitant des "réformes rapides et courageuses", il a dit vouloir "convaincre les Français". Pour lui "la réforme, ce n'est pas la pénitence, c'est l’espérance". "Il faut y ajouter l'amour de la patrie. Aimer la France et les Français, c'est la clé", a-t-il conclu.
22:51 : Alliance avec la gauche d'un côté et avec le FN de l'autre. Alain Juppé puis François Fillon ont tout à tour nié toute proximité avec ces mouvements. Juppé est sur la défensive : "qu'on ne me fasse pas le procès de l'alliance avec la gauche", dit-il, affirmant vouloir "être élu sur un projet" puis travailler avec "ceux qui soutiendront ce projet". "Nous n’avons jamais gagné d’élection sans rassembler droite et centre", continue-t-il, laissant de côté la gauche. "Je ne ferai pas entrer au gouvernement des ministres socialistes", promet-il, rejetant "l'ouverture" menée par Nicolas Sarkozy en 2007.
De même, François Fillon rejette toute proximité avec les anciens cadres de l'extrême droite qui ont pu avoir des déclarations flatteuses à son encontre cette semaine. "Ils disent ce qu'ils veulent". "Il y a 3 personnes de l'extrême-droite qui me soutiennent, mais 300 élus du Nouveau Centre aussi", pointe-t-il, affirmant que la lutte contre les extrêmes faisait partie de son combat politique depuis toujours. "Je me suis battu tout au long de ma vie politique contre le Front national", dit aussi Alain Juppé.
22:48 : François Fillon insite de son côté pour parler de la Syrie. "J'entends régulièrement dire : 'François Fillon est pour Bachar Al-Assad'. C'est faux". Pointant une fois de plus la politique menée par François Hollande sur ce dossier, il dit vouloir "ramener les Russes dans une discussion, parler avec l'Iran, et accepter un accord temporaire" avec Damas. Alain Juppé affirme lui que "la priorité, c’est la lutte contre l’État islamique", mais refuse ce "retour" de Bashar al-Assad dans les discussions.
Nouvel affrontement sur la Russie
22:38 : Les questions internationales sont abordées et notamment la politique à suivre sur la Russie. . "Je suis un peu surpris. Pour la première fois, le chef d'État russe choisit son candidat", attaque Alain Juppé sur le soutien de Vladimir Poutine à François Fillon. S'il veut un accord entre UE et Russie, il refuse d'accepter l'annexion de la Crimée,et prône l'application des accords de Minsk.
"Mais bien sûr que je n'approuve pas l'annexion de la Crimée !", s'emporte encore Fillon en réponse. Il juge quant à lui que la Russie est "un pays dangereux si on le traite comme depuis cinq ans". Pour lui, le danger vient d'Asie et est économique. "Je veux que la Russie respecte les accords de Minsk, mais les Ukrainiens aussi".
22:34 : Rejet de la société multiculturelle, débat sur l'éducation, puis international. Le débat s'accélère avec des phrases clés de part et d'autre. "Quand on vient dans la maison d'un autre, par courtoisie, on ne prend pas le pouvoir", indique François Fillon au sujet de l'immigration et des questions d'identité. Sur l'éducation, il estime que "les programmes scolaires ont été écrits grande partie par des idéologues", qui selon lui "veulent imposer leur vision de la société".
Alain Juppé donne un avis divergeant : "l'identité de la France est sa diversité. Nous avons des origines, des couleurs différentes". Puis, sur l'éducation : "l'histoire n'est pas un récit, un roman. Pour moi, c'est une science humaine".
22:30 : Le mariage homosexuel est ensuite abordé. Fillon et Juppé ont encore de quoi débattre sur ce point, puisque l'un veut revoir la loi Taubira et l'autre affirme qu'il n'y touchera pas. Pour François Fillon, qui veut conditionner l'adoption pleinière des couples homosexuels à la décision d'un juge, "l'enfant est toujours le fruit d'un homme et d'une femme" et "le mariage pour tous a perturbé le droit de la filiation". Il veut donc le modifier pour que "l'adoption reste une adoption simple qui n'efface pas la filiation naturelle". Puis il signale qu'Alain Juppé était lui aussi contre la loi Taubira.
"Le mot de mariage ne me paraissait pas adéquat", répond l'intéressé. "Mais l'union entre deux homosexuels est entré dans nos droits et dans nos mœurs et je n'y toucherai pas".
Juppé pointe les "attaques d'extrême droite" face à Fillon
22:26 : Echaudé par le débat sur l'avortement, Alain Juppé sort à son tour les attaques dont il a fait l'objet pendant la campagne. Il revient sur les critiques de l'extrême droite et sur le surnom qui lui a été donné, "Ali Juppé", en référence à la prétendue proximité qu'il aurait avec des organisations musulmanes sujettes à caution. Puis il demande à François Fillon s'il reconnait le soutien de Riposte laïque, qui serait selon lui à l'origine de ces rumeurs.
"Je ne connais pas cette organisation. Je n'ai rien à voir avec cette attaque", réplique Fillon. Puis, quand Alain Juppé lui fait remarquer qu'il ne l'a pas publiquement soutenu dans cette affaire, il répond encore : "Il ne faut pas exagérer non plus. Quand je me suis fait traiter d'homophobe, je ne t'ai pas entendu prendre ma défense. Chacun est grand [...] Je ne t'ai jamais attaqué personnellement, j'ai été choqué de t'entendre dire que je remettais en cause l'avortement.
Fillon s'emporte contre Juppé sur l'avortement
22:18 : La question sur l'avortement est posée par les journalistes. François Fillon s'emporte cette fois. "Alain Juppé s'est étonné que j'ai répondu tout à l'heure avec violence", commence-t-il en référence à la précédente escarmouche. Puis il dénonce la campagne menée contre lui sur la question de l'avortement. On présente "François Fillon comme un conservateur moyen-âgeux qui voudrait revenir sur l'avortement", selon lui, puis il se justifie, "en conscience" : "En 30 ans de vie politique, avez-vous entendu une seule fois François Fillon remettre en cause l'IVG ?" Interrogé sur le livre dans lequel il se disait personnellement contre l'avortement, sans jamais le remettre en cause politiquement, il répond : "Ma conscience, je la garde pour moi [...] Je ne toucherai à rien dans ce domaine [...] Je trouve que ce procès n’est pas correct". "Nous n'aurions pas dû avoir ce débat, qui est stupide", conclut-il, affirmant avoir une "grande admiration pour Mme Veil".
"Je n'ai fait aucun procès, j'ai juste posé une question", précise alors Alain Juppé, en référence à ses propos du début de semaine.
"Il y a des questions qui ressemblent à des procès", lui rétorque Fillon.
22:07 : François Fillon s'énerve encore sur les "caricatures". Fonctionnaires, impôts, puis suppression de postes dans la police au temps où il était à Matignon. François Fillon doit se défendre. A la fois sur son programme et sur son "passif" entre 2007 et 2012" sur lequel l'interrogent les journalistes, mais aussi Alain Juppé l'interrogent. Alors que la critique sur les postes de policiers supprimés lors du précédent quinquennat revient, il se défend de n'avoir pas "sanctuarisé" ces métiers. Une décision qui aurait selon lui nui à l'efficacité de la mesure de suppression d'un fonctionnaire sur deux. "Je ne dis pas qu'il ne faut pas augmenter les effectifs de police, je pense qu'il faut d'abord regarder où sont les policiers", détaille-t-il, dénonçant les "tâches administratives". "La police a surtout besoin de moyens matériels", continue-t-il affirmant qu'on n'a pas moins de policiers en rapport à la population que nos voisins.
22:03 : Chapitre consacré à la fiscalité et nouveau désaccord. François Fillon estime qu'on "ne peut pas dire qu'on va baisser tous les impôts" et veut consacrer les plus fortes baisses à la fiscalité du capi. Il veut permettre aux Français d'investir en France . "Moi je mets le paquet sur la fiscalité du capital et les charges", dit-il. Puis il prône une "grande réforme fiscale, avec un impôt payé par un plus grand nombre de Français mais à un niveau plus faible".
Alain Juppé veut revoir l'impôt sur la fortune qui a "amené des Français à quitter la France". "Il faut baisser les impôts [...] Moi, je fais un effort plus important", lance-t-il à l'encontre de François Fillon, évoquant "les familles qui ont été matraquées fiscalement depuis 2012".
21:56 : Inévitablement, après le temps de travail, vient le nombre de fonctionnaires à supprimer. C'est une des mesures de François Fillon qu'Alain Juppé a le plus attaqué ces dernières semaines. "Supprimer 500 000 fonctionnaires (le chiffre du programme Fillon -NDR), ce n'est pas possible", selon Alain Juppé. "Ça veut dire ne recruter aucun infirmier [...] aucun policier, gendarme ou enseignant". Il table quant à lui sur "250 000 emplois de fonctionnaires, tout en rétablissant deux jours de carence dans la fonction publique". Le député de Paris persiste et signe : il va bien supprimer ce demi-million de postes dans la fonction publique et compenser par une augmentation du temps de travail des fonctionnaires. "Cet aménagement représente 600 000 emplois", affirme-t-il. Citant l'exemple anglais ou canadien ("le Canada qu'Alain connait bien"), il affirme aussi que "quand Alain était Premier ministre, il y avait un million de fonctionnaires de moins".
Première escarmouche sur les fonctionnaires
21:53 : L'escarmouche sur le temps de travail des fonctionnaire continue ensuite. Alain Juppé affirme : "On ne fera pas une réforme dans la fonction publique des 39 heures payées 37". Il plaide pour les 39 heures, mais de manière plus "progressive". Ce à quoi François Fillon répond que ce sera possible, prenant son adversaire à partie sur les salariés du privé. Un argument qui devrait faire parler.
21:48 : "Je voudrais poser une question à François Fillon, sans agressivité", demande Alain Juppé. Le maire de Bordeaux veut parler du temps de travail des fonctionnaires avec son adversaire. Après avoir expliqué que selon lui aussi, "la durée du travail doit être négociée dans l'entreprise", il se lance : "J'ai cru comprendre que François Fillon voulait passer à 39 heures payées 37 dès 2017, est-ce la réalité ?" L'ancien Premier ministre répond d'abord que "le vrai problème, ce sont les 35 heures" qui ont "fait des dégâts". Puis il affirme "que les fonctionnaires doivent faire un effort pour redresser le pays [...] travailler plus et gagner un peu moins". "C'est un point fondamental", pour celui qui pense qu'Alain Juppé ne va pas "vraiment changer les choses".
François Fillon pointe la "caricature" sur sa réforme du contrat de travail
21:45 : Quand le débat s'est porté sur l'emploi et les réformes du travail, François Fillon a montré son agacement. Alain Juppé a d'abord détaillé sa proposition de "CDI sécurisé" dans lequel les "motifs pour lesquels l'entreprise peut se séparer de son salarié" seraient nettement mentionnés. Une garantie pour le salarié, mais aussi pour les employeurs qui sauraient alors dans quel cadre se séparer d'un salarié. de quoi "débloquer le marché de l'emploi", selon le maire de Bordeaux.
François Fillon, interrogé par Gille Bouleau sur sa propre réforme s'emporte ensuite. "Encore la caricature", dit-il au sujet des 48 heures qu'il mentionne dans son programme comme la seule limite. "Travailler jusqu'à 48 heures c'est la limite européenne", dit-il avant d'ne venir au centre de sa mesure : "Je veux laisser les salariés négocier leur temps de travail avec des organisations majoritaires". "Caricaturer, c'est caricaturer ce qui est extrêmement moderne, le résultat du dialogue social", tranche-t-il..
21:39 : Le débat se porte alors sur la santé, l'un des points de désaccord entre Alain Juppé et François Fillon. Le second veut "désétatiser le système de santé". Augmentation du numerus clausus, pour recruter plus de médecins, recentrer la Sécu sur les risques principaux et confier les autres à des assurances complémentaires ou aux mutuelles. Le tout avec un "bouclier" pour assurer les soins des personnes "à revenus modestes". Alain Juppé veut de son côté "trouver des systèmes incitatifs" pour l'installation des médecins dans les déserts médicaux. "Une proportion importante de médecins ne s'installent pas, font des remplacements, vont à l'hôpital. Il faut redonner son attractivité à la médecine de ville", dit-il.
"Il faut mieux payer les médecins", ajoute François Fillon. Alain Juppé ajoute qu'il veut "abroger le tiers payant généralisé".
21:34 : Alain Juppé prend le contre-pied de son adversaire en disant vouloir "consolider" le modèle social français. Mais il tourne son argument contre François Hollande. "La principale menace sur le modèle sociale français, c'est la politique menée depuis 5 ans". Il veut "décaler progressivement l'âge de départ à la retraite à 65 ans", "aider ceux qui sont dans une situation difficile, notamment les veufs et les retraités agricoles" et traiter du problème des "chômeurs de longue durée" avec un "pacte de retour à l'emploi". mais il se refuse à toucher aux remboursements de santé.
21:31 : Charge de Fillon sur le "modèle social français". Interrogé sur cette question, sensible pour celui dont le programme est pointé comme "trop brutal", il se défend par une série de questions rhétorique. "De quel modèle social vous parlez ? D'un modèle social qui génère 6 millions de chômeurs ? 2 millions de jeunes sans formation ? Un modèle de déclassement des classes moyennes ? Un modèle qui n'arrive pas endiguer l'explosion de la pauvreté ?", s'emporte-t-il. Avant de conclure : "Ce modèle social français n'existe plus".
21:28 : Sur le nombre de parlementaires et leurs avantages, Fillon plaide pour un référendum parce qu'il "voit mal les parlementaires voter une telle réforme". Beaucoup d'avantages "ont déjà été supprimés" selon lui cependant. Alain Juppé avait dit la même chose juste avant. Pour lui, "il ne faut pas faire trop de démagogie. A force de culpabiliser les parlementaires, on va faire fuir les meilleurs de la vie politique", dit-il. Le maire de Bordeaux veut quant à lui "réduire de moitié" le nombre de parlementaires, mais ne veut pas "revenir au cumul des mandats". Et c'est François Fillon qui se sent visé cette fois : il tient à préciser que lui non plus ne rétablira pas le cumul.
21:25 : Un internaute demande aux candidats de dire s'ils ont déjà fait grève. Fillon parle de sa grève de lycéen contre un prof d'anglais qu'il jugeait "incompétent". Alain Juppé, lui, fait sourire en disant avoir manifesté en 1968 puis en soutien au Général de Gaulle. Interrogé sur ce paradoxe, il esquive avec le sourire : "Il faut être présent partout" ! Le maire de Bordeaux a aussi défilé en 1984 contre réforme de l'éducation privée.
21:18 : Juppé : "J'ai été condamné". Sur une question portant sur la démission des ministres mis en examen, Alain Juppé se sent visé et le fait savoir. Il indique que sa condamnation (en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs), ne changera rien à sa sévérité sur la probité de ses ministres. "J'ai été condamné, j'ai assumé, j'ai payé, [...] Les Français m'ont renouvelé leur confiance", dit-il. "Pour l'avenir, j'appliquerai exactement la même règle. Il est important de faire appliquer les règles existantes. Des règles plus sévères que toute autre catégorie professionnelle dans notre pays".
"Alain Juppé sait que quand je m'exprimais je ne parlais pas de lui [...] à chaque fois qu'il a été mis en cause je l'ai soutenu", tient à ajouter Fillon qui parlait de la "probité" en politique dans les minutes qui précédaient. Ce à quoi Alain Juppé répond : "Je précise simplement que je ne te visais pas". Bel échange d'amabilités.
21:14 : Cafouillage de Fillon sur les "100 jours". Quand la question des premières mesures lui est posée, il semble confondre 2016 et 2017. Réformer d'ici le "15 août, c'est un peut court" commence-t-il à répondre, avant que les journalistes ne le reprennent. "Le 15 août, c'est mon anniversaire François", lui glisse malicieusement Alain Juppé.
21:11 : "Ce n'est pas vrai". Alain Juppé se montre déjà ferme face aux journalistes sur ces "politiques qui reculent face à la rue". C'est l'une des principales critiques de François Fillon. Juppé affirme n'avoir reculé q'une seule fois, en 1995, sur "une réforme qui n'était pas prête". Il s'élève contre "cette idée selon laquelle nous reculons et ne faisons jamais rien". "J'ai la force de caractère, j'ai du caractère", continue-t-il comme piqué par la question.
21:09 : 15 ministres maximum. Les deux candidats sont en accord sur le gouvernement qu'ils nommeront en cas de victoire en 2017. Alain Juppé l'a d'ailleurs souligné. Interrogés chacun à leur tour sur leur méthode de gouvernance, Alain Juppé comme François Fillon ont plaidé pour un gouvernement limité en nombre.
21:06 : François Fillon n'est pas en reste et préfère, sans parler à Alain Juppé, parler des attaques dont il a fait l'objet cette semaine. "Ce deuxième tour c'est pas un combat. C'est la présentation d'un projet de deux hommes qui ont la même éthique de l'action publique", commence-t-il après avoir souligné lui aussi le succès de cette primaire. "C'est vrai que mon projet est plus radical. Il rompt avec une certaine forme de pensée unique", continue-t-il. Une pensée "que j'ai vu se déchaîner" ces derniers jours conclut-il..
21:01 : Alain Juppé a le privilège de l'introduction. C'est lui qui a été tiré au sort pour commencer l'émission. Il a décidé d'interpeller François Fillon d'entrée . Le maire de Bordeaux a d'abord salué la mobilisation de la primaire. Puis il a lancé : "S'il y a deuxième tour, c'est qu'il y a débat indique-t-il". "François Nous nous connaissons depuis bien longtemps", lance-t-il ensuite à son rival. "Tu as été mon ministre et j'ai été le tien et j'ai toujours eu du respect et de l'estime pour toi", a-t-il poursuivi, soulignant que les désaccords seront abordés avec franchise.
C'est parti ! Le débat entre Alain Juppé et François Fillon est lancé
21:00 : C'est Alexandra Besaïd (France inter) qui a pris la parole la première donnant la parole à David Pujadas puis à Gilles Bouleau. Les deux candidats se sont de nouveau serrés la main. Puis un reportage sur la campagne de chacun des deux candidats a été lancée pendant la mise en place.
20:56 : Les deux candidats sont en plateau. Alain Juppé et François Fillon se sont d'abord brièvement serré la main, manifestement dans une ambiance glaciale. Ils ont ensuite été invités à une séance photo à quelques minutes du début de l'émission, devant, puis derrière leurs pupitres. Une autre poignée de main, plus souriante, a ensuite été demandée par les photographes. Mais les sourires ont cette fois semblé forcés.
20:42 : François Fillon et Allain Juppé ont réalisé un repérage des lieux. L'ancien Premier ministre s'est rendu devant son pupitre pour des tests. Alain Juppé est sorti de sa loge ensuite. Les deux candidats, qui ont soigneusement évité de se croiser, ont besoin de bien connaitre leur positionnement et d'être équipés en micro avant le début de l'émission. Anecdote notable : Alain Juppé a profité de ce repérage pour saluer quelques soutiens de son rival, déjà présents dans le public, avant de se rendre, très souriant, vers les membres de son camp. 24 soutiens de chaque candidat sont dans le public. Ils feront face aux candidats.
20:32 : NKM, Jean-François Copé, Luc Chatel (venu du camp Sarkozy), Jean-Pierre Raffarin, mais aussi Bruno Le Maire.. Les soutiens des deux candidats ont pris place dans le public. Au total, c'est une soixantaine de personnes qui sera présente derrière les bancs des journalistes.20:31 : Sur Twitter, à quelques minutes du début du débat, on montre de l'attente voire de l'impatience sur deux thématiques : l'écologie et l'Europe. Ces deux thèmes ont été partiellement abordés lors des trois précédent rendez-vous et l'on craint qu'il soient de nouveau passés à la trappe, ou en tout cas au second plan après la sécurité, la lutte contre l'immigration, ou encore l'économie.
20:20 : Des questions d'internautes seront posées lors du débat de la primaire de la droite. Selon le rédacteur en chef adjoint du service politique de TF1, celles-ci pourraient surprendre. Philippe Morand promet en effet des questions "souvent drôles et impertinentes", que les internautes "ont pu poser dès mercredi matin" sur les sites des médias partenaires. pour le reste, les organisateurs du débat promettent que les candidats connaissent les thèmes mais pas les questions que les journalistes leur ont réservées.
20:11 : François Fillon et Alain Juppé sont arrivés dans le studio où va se tenir le débat ce soir. Accompagné de son épouse Pénélope Fillon, le favori a montré sa sérénité. Il a repéré les lieux avant de se retirer dans sa loge. Alain Juppé a fait de même "dans un esprit assez décontracté", mais "concentré" selon France 2, qui montre en détail les coulisses de ce débat. Voici les images partagées sur Twitter par l'un des comptes Twitter de France Info.
Avant de débat Juppé-Fillon, Valérie Pécresse intervient
20:02 : Valérie Pécresse a lancé un appel à un débat "de qualité" entre Alain Juppé et François Fillon, dans un message publié sur Facebook. La présidente de la région Ile-de-France est une voix importante dans ce duel épique : principale soutien de François Fillon depuis 2012, elle a finalement décidé de soutenir Alain Juppé pour cette primaire, affirmant avoir choisi la personnalité qui proposait le meilleur programme, sans animosité pour l'autre candidat. Selon elle, il faut apaiser les tensions et mettre fin aux attaques non fondées : "Je sais qu'Alain Juppé, contrairement à ce que certains laissent entendre, est un farouche adversaire de l'islamisme et que François Fillon ne remettra pas en cause le droit à l'avortement", a-t-elle notamment écrit, comme pour ménager la chèvre et le chou.
19:57 : Sur les fonctionnaires, lors du débat du 17 novembre, Alain Juppé avait été également amené à s'expliquer sur la crédibilité du programme de François Fillon. Une vraie opposition s'était alors installée entre les deux candidats sur la fonction publique. Alors que François Fillon veut supprimer 500 000 fonctionnaires en 5 ans, Alain Juppé a estimé que cela s'avérait beaucoup trop pour pouvoir ensuite assurer les missions de l'Etat. François Fillon avait ardemment défendu son chiffre, assurant que les suppressions de postes seraient compensées par une "une augmentation du temps de travail de l’ensemble des fonctionnaires", avec l'instauration des 39 heures, également dans son programme. Un temps de travail "inapplicable" pour les enseignants avait rétorqué Juppé.
19:45 : Benoist Apparu, premier soutien d'Alain Juppé, tente de calmer le jeu lui aussi à un peu plus d'une heure du débat entre Fillon et Juppé. "Je n'ai pas le sentiment qu'il y ait un mou et un dur", a-t-il déclaré sur Europe 1 il y a quelques instants. Le député-maire de Châlons-en-Champagne, qui fut ministre du Logement du gouvernement Fillon, faisait partie des sceptiques sur la stratégie adoptée lundi par Alain Juppé de pilonnage du programme et des déclarations de François Fillon.
18:45 : Le plateau du débat devrait reprendre les codes des précédentes confrontations. Teinté de bleu, il mettra en scène François Fillon et Alain Juppé côte à côte. Les organisateurs ont préféré cette option au "face à face" sans doute jugé trop belliqueux par certains. Catherine Nayl, la directrice générale adjointe TF1, en charge de l'information, a posté sur Twitter une courte vidéo montrant ce plateau qui sera très regardé ce soir. A la présentation, la vedette du 20 heures Gilles Bouleau sera accompagné de son homologue de France 2, David Pujadas. La radio France Inter, associée à ce débat, a dépêché une de ses journalistes politiques, Alexandra Bensaid, dont il s'agira d'une première.
18:18 : Pour ne pas tomber dans le "piège" de ce débat, Alain Juppé a une seule et unique porte de sortie : jouer programme contre programme et souligner ses désaccords de fond avec François Fillon. Le tout en étant offensif, sans franchir la ligne rouge de l'agressivité. Dans l'entourage même du maire de Bordeaux, on a peu aimé les attaques du début de semaine. Pour beaucoup, "Le ton est monté trop haut". Alain Juppé est parfois soupçonné d'avoir eu une "réaction d'orgueil" ou de "panique" après le premier tour et d'avoir réagi avec précipitation. Si la question de la violence des attaques est évoquée dans le débat, Alain Juppé, qui est passé du statut d'utra-favori à celui de challenger a prévu de donner la leçon : "Quand on est dans la lumière, on doit s’habituer à prendre des coups".
Le piège de François Fillon à Alain Juppé
17:29 : Le débat d'entre-deux tours de la primaire de la droite ce soir devrait être un jeu à quitte ou double pour Alain Juppé, distancé de 30 points au second tour selon les sondages Soit il parvient à trouver la faille pour ralentir le "bolide Fillon", soit il en sera fini de ses espoirs de victoire. Mais le maire de Bordeaux pourrait bien être piégé. Ses attaques contre François Fillon sur les thèmes de l'avortement, de l'extrême droite ou de la brutalité de son programme semblent avoir agacé les élus et les militants de droite, qui abhorrent les querelles internes. Le camp de François Fillon, d'ailleurs, l'a bien compris et pourrait laisser Alain Juppé s'engouffrer dans ce piège ce soir. Un membre du staff Fillon, interrogé par France Info, laisse entendre que son champion ne s'abaissera pas à "commenter les attaques en-dessous de la ceinture". "De toute façon, l'agressivité du maire de Bordeaux va mobiliser notre électorat, car il reprend les arguments du journal Libération et de la gauche", indique-t-il. Comprendre : François Fillon devrait jouer la carte du présidentiable au-dessus des polémiques ce soir, mais si son adversaire va trop loin, il aura la parade : pointer un candidat soutenu par le centre et la gauche qui tente de semer la zizanie chez Les Républicains.
17:08 : François Fillon aurait tout de même préparé quelques missiles au cas où Juppé décidait de ressortir son artillerie. Et le souvenir de 1995 pourrait bien revenir à l'esprit du favori du premier tour. Selon France Info, si Alain Juppé jouait trop la carte du programme "sérieux" contre le projet "brutal", François Fillon n'hésitera pas à rappeler qu'il y a un peu plus de 20 ans, Alain Juppé avait fini par "reculer face à la rue comme" sur les retraites, alors qu'il se disait "droit dans ses bottes". La ligne de François Fillon : "Juppé est un Fillon light". Mais l'ancien Premier ministre ne sortira son "scud" qu'en dernier ressort : il tient avant tout à "prendre de la hauteur" et à ne pas insulter l'avenir. car après la victoire annoncée, il faudra rassembler la droite, juppéistes compris.
16:55 : Le staff d'Alain Juppé compte bien gagner la bataille du Web et des réseaux sociaux ce soir. Un message a été adressé aux bénévoles chargés de pousser leur candidat sur la Toile pendant le débat. Le hashtag de la soirée sera "#JuppéGagnant". Un tweet automatique peut être envoyé par chaque internaute en cliquant sur un simple bouton, avec le message suivant : "Ce soir, je soutiens @alainjuppe ! #JuppéGagnant. Plus drôle, les supporters de Juppé sont invités à poster une pêche sur les réseaux sociaux, en référence au slogan du candidat au Zénith vendredi dernier : "J'ai la pêche, la super pêche".
Le débat d'entre-deux tours de la primaire de la droite en direct
16:54 : DEBUT DU DIRECT - Suivez ici, en direct, les infos clés de la primaire de la droite, alors que François Fillon s'est imposé au premier tour et semble archi-favori pour le second.