Aurélie Filippetti dans ".pol" : "pas certaine" que le revenu universel "soit une bonne idée"
[Mis à jour le 8 décembre à 14h01] Le revenu universel sera très certainement une mesure au centre du débat lors de la campagne pour la primaire de la gauche. Et il pourrait marquer une grosse différence entre les programmes des deux candidats frondeurs Arnaud Montebourg et Benoît Hamon. Aurélie Filippetti, soutien du chantre du "made in France", a émis des réserves sur cette idée lors de son passage dans ".pol", la webémission de Linternaute.com, réalisée avec le Huffington Post, le Lab Europe 1 et le JDD. Le principe du revenu universel est de verser une somme à tous les Français permettant de leur assurer un niveau de vie minimal. Benoît Hamon entend fixer le montant de cette allocation à 750, voire 1000 euros.
"Si on donne 750 euros à tout le monde, ça coûte extrêmement cher dans le budget de l'Etat, mais surtout ça crée une inflation, mécaniquement, de 750 euros. Les plus riches vont absorber cette inflation, les plus pauvres vont en être victimes", explique Aurélie Filippetti dans ".pol". "Donc je ne suis vraiment pas certaine d'un point de vue économique que ce soit une bonne idée", ajoute-t-elle. Et quand il s'agit d'une simple fusion des minimas sociaux comme le propose Manuel Valls, la députée de Moselle y est "opposée". " On passe d'une logique où on est dans de l'assurance - chacun cotise pour la collectivité - à une logique où ça va être assimilé à de l'assistanat", détaille-t-elle à propos du principe général du revenu universel.
Alors quelle proposition sur ce volet ? Aurélie Filippetti ne propose pas de mesure radicale mais de "faire évoluer un certain nombre de minimas sociaux pour mieux les cibler ". Cette proche d'Arnaud Montebourg donne ainsi l'exemple des femmes seules avec un enfant mais avant tout des jeunes. "Si c'est un revenu de base pour chaque jeune en France, là je pense que oui c'est intéressant", concède-t-elle. "Mais il faut que ce soit les jeunes qui soient non seulement étudiants mais aussi les jeunes chômeurs ou qui commencent à travailler, sinon on recrée une inégalité".
Voir l'intégralité de l'émission .pol avec Aurélie Filippetti :
Aurélie Filippetti, invitée de .pol
Dans 6 semaines, les socialistes et leurs alliés de la Belle Alliance Populaire auront désigné leur candidat pour l'élection présidentielle. Face à Manuel Valls, qui concourt à la primaire de la gauche afin de défendre le bilan du quinquennat de François Hollande, le principal challenger est Arnaud Montebourg, qui veut devenir le héraut de l'alternative à la ligne de la majorité de gouvernement. Parmi ses proches soutiens politiques, le candidat de l'aile gauche du PS peut compter sur Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture. La députée de Moselle appelle au rassemblement derrière l'ancien ministre de l'Economie. Ce jeudi, elle a eu 45 minutes pour répondre aux questions des quatre rédactions.
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