Jean-Luc Bennahmias : l'inconnu de la primaire comparé à Bourvil sur Twitter

JEAN-LUC BENNAHMIAS - Il est sans doute le candidat le moins connu de la primaire de la gauche : Jean-Luc Bennahmias s'offre 3 débats avec les cadors du Parti socialiste. Et son style fait sourire le Web...

[Mis à jour le 12 janvier 2017 à 23h28] Un visage dont on se souvient, un phrasé atypique, des envolées voire des agacements qui marquent ses interlocuteurs, mais aussi des cafouillages, des hésitations, des mesures de son programme oubliées et puis quelques lapsus qui trahissent un certain trac. Jean-Luc Bennahmias a d'ores et déjà pris une option sur la place du "petit nouveau qui casse la baraque" lors du premier débat de la primaire de la gauche ce jeudi soir sur TF1, avec RTL et L'Obs. Interpellant les journalistes et n'hésitant pas à hausser le ton de temps à autres, il a rempli le contrat qu'il s'était fixé : bien utiliser ce temps de parole inespéré qui lui est offert et jouer les "Poissons" (Jean-Frédéric) de cette nouvelle primaire, après cette de la droite il y a quelques semaines. Mais sur Twitter, qui se laisse aller facilement aux moquerie, c'est sa ressemblance avec Bourvil qui a été soulignée et "l’inconnu" de cette primaire a plusieurs fois été pointé pour ses explications alambiquées, avec bienveillance le plus souvent.

Mais qui est Jean-Luc Bennahmias ? Ceux qui suivent la vie politique avec assiduité et attention se souviennent sûrement du député européen (fonction qu'il a occupée de 2004 à 2014), mais aussi de la figure des Verts, dont il fut secrétaire national de 1997 à 2001. Certains se souviennent aussi qu'il avait milité en 2007 pour que Nicolas Hulot remplace Dominique Voynet pour la campagne présidentielle des écologistes, et que quelques semaines plus tard, il avait quitté son parti pour rejoindre le MoDem de François Bayrou. Mais sans lui faire injure, force est d'admettre que Jean-Luc Bennahmias demeure un inconnu pour la plupart des Français.

EN VIDEO - La première minute de Jean-Luc Bennahmias lors du débat de la primaire à gauche :

C'est même de cette manière que l'a dernièrement considéré Arnaud Montebourg, ce qui l'a passablement agacé : "C'est nul, passons. Il y a des choses qui m'atteignent. Je ne suis pas mondialement connu, mais il n'y a pas un homme ou une femme politique qui ne me connaisse pas", a-t-il réagit sur LCI. Reste qu'il est difficile de décrire avec précision son positionnement politique. Passé des écologistes aux centristes, c'est sous cette étiquette qu'il sera élu en 2009 député européen. Il se démarque malgré tout en créant en 2010 le mouvement Ecologie et Démocratie. En 2012, il appellera à voter François Hollande, puis finira par rompre avec François Bayrou lorsque le MoDem actera son alliance avec l'UDI. Jean-Luc Bennahmias a fondé en 2014 un nouveau parti, le Front démocrate, situé au centre gauche de l'échiquier politique.

Jean-Luc Bennahmias, en campagne avec... Sanseverino

S'il souffre d'un déficit de notoriété, Jean-Luc Bennahmias peut compter sur l'appui d'une star de la chanson française, sans doute plus connu que lui : Sanseverino, "un ami de vingt ans", explique Le Parisien. L'artiste s'était engagé en politique en 2010, lors de la campagne des élections régionales, sur la liste d'Europe Ecologie Les Verts. Le roi du banjo à la française sera même, un temps, président du MoDem.

Pour nombre d'observateurs et de personnalités politiques, Jean-Luc Bennahmias a réussi à se faire une place dans cette primaire de manière un peu étonnante, grâce à son soutien de la première heure à la Belle Alliance populaire. Il se revendique comme le vrai écologiste de l'exercice, face à François de Rugy : "Je m'excuse, je ne peux pas être le second candidat écologiste car j'ai plus de bouteille". En décembre dernier, le Canard Enchaîné s'amusait de cette petite phrase qu'il aurait prononcé en petit comité : "Je ne me présente que pour participer aux trois débats télévisés".

"Un seul regret, léger, ne pas avoir été ministre"

Dans un portrait rédigé par La Croix, quelques confessions étonnantes de Jean-Luc Bennahmias surprennent. On y apprend notamment que l'homme a connu l'épreuve de perdre sa mère très tôt dans sa jeunesse, qu'il a par ailleurs survécu à un cancer. "Mon rapport à la mort fait que je sais qu'on est mortel", dit-il. Jean-Luc Bennahmias évoque son passé de scout chez les Eclaireurs unionistes de France ("un élément fondateur et formateur de ce que je suis) et tire déjà un premier bilan de sa vie politique. "Je n'ai qu'un seul regret, léger, ne pas avoir été ministre de la jeunesse et des sports", avoue-t-il, conscient que cette opportunité qui s'était ouverte à lui semble désormais close.

EN VIDEO - Le candidat à la primaire de la gauche souhaite "rassembler", de Jean-Luc Mélenchon à Nathalie Kosciusko-Morizet :