Marine Le Pen jugée pour détournement de fonds publics, que lui est-il reproché ?

Marine Le Pen jugée pour détournement de fonds publics, que lui est-il reproché ? Marine Le Pen et 26 autres membres ou ancien membres du Rassemblement national sont renvoyés en correctionnelle, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires. Le procès se tiendra à l'automne 2024. Le parti d'extrême-droite conteste ces accusations.

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national à l' Assemblée, est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris, avec 26 autres personnes, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires, selon des informations de France Info. Elle est accusée d'avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer certains de ses collaborateurs, dont les missions auraient été en réalité destinées au Front national (ancien Rassemblement national). 

Le procès pour détournement de fonds publics aura lieu entre le 30 Septembre et le 27 novembre 2024. Outre Marine Le Pen, son père, Jean-Marie Le Pen et le Rassemblement national (représenté en tant que personne morale) devraient participer au procès, après une enquête longue de neuf ans. En 2015, le Parlement européen signale à la justice que des irrégularités pourraient exister concernant le versement des salaires de certains assistants parlementaires du FN. Ces personnes auraient occupé, dans le même temps, des fonctions importantes au sein du parti, ce qui n'aurait pas été compatible avec les missions qu'effectue habituellement un assistant parlementaire, employé à plein temps. Deux ans plus tard, en 2017, Marine Le Pen a été mise en examen pour "abus de confiance" et "complicité", avant que les poursuites ne soient requalifiées de "détournement de fonds publics".  Les détournements s'étaleraient entre 2009 et 2017, selon le Parlement européen, qui a évalué son préjudice à 6,8 millions d'euros. 

"Aucune infraction", selon le RN 

Mais selon le Rassemblement national, Marine Le Pen n'a rien à se reprocher. Le parti a réagi dans un communiqué : "nous contestons formellement les accusations formulées contre nos députés européens et assistants parlementaires". Selon le RN, ce procès est l'occasion de "faire valoir des arguments de bon sens", car Marine Le Pen n'aurait "commis aucune infraction, ni irrégularité." Parmi les accusés, 11 étaient eurodéputés, 12 étaient assistants parlementaires, et quatre étaient collaborateurs du Front national. 

Les accusés risquent jusqu'à dix ans de prison, une amende de 1 millions d'euros, et une peine d'inéligibilité.