L'aile gauche du gouvernement vit-elle ses dernières heures ?

L'aile gauche du gouvernement vit-elle ses dernières heures ? Les ministres qui ont exprimé leurs réserves sur la loi immigration se trouvent dans une position délicate, alors qu'un remaniement semble imminent.

Quel avenir pour les "puputschistes" ? Plusieurs ministres du gouvernement Borne ont pris leurs distances avec le projet de loi immigration en décembre, certains allant jusqu'à menacer de démissionner si un texte trop dur était adopté, d'après le Figaro. A présent que la rumeur d'un remaniement se fait solide, ces ministres sont dans une situation inconfortable. La plupart issus de la gauche, ils étaient jusqu'alors les garants du "en même temps" prôné par l'exécutif. Si Macron décidait de les écarter, la balance pencherait sévèrement à droite.

A la tête de cette micro fronde de décembre, Clément Beaune crispe les rancœurs. Le ministre délégué aux Transports a été à l'instigateur d'un dîner entre membres du gouvernement opposés à la loi immigration, ainsi que d'une boucle WhatsApp pompeusement nommée "Valeurs". L'ancien socialiste semble avoir flairé le danger, car il a déclaré toute sa bonne volonté au Parisien jeudi 4 janvier : "Il y a encore de belles choses que je veux porter" au gouvernement, a-t-il assuré, se disant toujours "heureux de servir".

Rétropédalage général

Même réflexe pour le ministre délégué au Logement Patrice Vergriete. L'ancien maire socialiste de Dunkerque, qui faisait également parti de ceux qui avaient menacé de démissionner, s'est dit rassuré par les déclarations d'Emmanuel Macron revenant sur les mesures les plus dures prévues par la loi immigration, selon Le Monde. "Je fais partie des ministres qui ont eu des questions, et la Première ministre a répondu à nos questions, tout comme le président de la République", a à son tour affirmé Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie, sur France Inter.

Ces rétropédalages suffiront-il à convaincre Emmanuel Macron de passer l'éponge ? Reste à savoir si le chef de l'Etat a toujours à cœur de maintenir un équilibre entre gauche et droite au gouvernement. D'autant qu'Olivier Dussopt, ancien socialiste aussi, voit son avenir au ministère du Travail suspendu à une décision de justice attendue pour mi-janvier. Et Macron ne leur trouvera pas aisément des remplaçants dans les rangs de la gauche par les temps qui courent.