La vente du Stade de France tourne à l'affrontement politique
"Auriez-vous l'idée de vendre la Tour Eiffel ou l'opéra Garnier, et qui plus est, à une puissance étrangère ?", demandait le sénateur Fabien Gay (PCF), en septembre dernier, alors qu'une vente par l'État du Stade de France était envisagée. En mars 2023, l'État avait lancé un double appel à candidatures pour la cession ou la concession de l'enceinte emblématique. Les candidats avaient jusqu'à mercredi 3 janvier pour déposer leur dossier.
Alors que la fonds qatari propriétaire du PSG a finalement renoncé à l'acquisition du stade, la possible mise en vente demeure. Avant Noël, le sénateur de Seine-Saint-Denis et seize de ses collègues parlementaires du groupe communiste ont déposé une proposition de résolution "invitant le gouvernement à ne pas vendre le Stade de France". "La propriété publique du site, depuis sa création, scelle sa vocation patrimoniale et combat intrinsèquement l'idée que l'argent du secteur privé pourrait tout acheter, et posséder des droits exclusifs sur l'héritage d'une nation tout entière", déclarent les sénateurs dans leur texte. S'ils disent vouloir exclure toute vente au privé, les sénateurs concède qu'il "convient d'élaborer des propositions pour aller vers un modèle d'exploitation plus vertueux".
Une hausse du tarif des places ?
Fabien Gay affirme que le Stade de France est "une enceinte sportive mais c'est aussi un monument" et qu'il ne "peut pas être bradé au privé, au même titre que nos autoroutes ou nos barrages hydroélectriques". Le sénateur craint une hausse des tarifs des places de spectacles et de rencontres sportives, s'il y a cessation. "Si demain, c'est vendu à des intérêts privés, vous ne maîtriserez plus rien, assure-t-il. La rentabilité se fera sur les VIP, alors que le prix des autres places est déjà très haut."