Un vote de confiance à l'Assemblée ? Un risque pour le nouveau Premier ministre ?

Un vote de confiance à l'Assemblée ? Un risque pour le nouveau Premier ministre ? Cette tradition non obligatoire n'avait pas été respectée par Élisabeth Borne. Depuis lundi, des élus de l'opposition réclament à ce que le nouveau Premier ministre sollicite le vote de confiance des parlementaires, menaçant de déposer une motion de censure si cela n'était pas fait.

"Peu importe par qui le monarque remplacera [Élisabeth Borne], nous exigeons un vote de confiance au Parlement !" plaidait dès l'annonce de la démission de la Première ministre lundi la présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale. Et Mathilde Panot de menacer sur X : "Sans ce vote de confiance, nous déposerons une motion de censure." Mardi matin, le patron des communistes, Fabien Roussel, abondait en ce sens sur TF1 : "La moindre des choses, c'est que le nouveau Premier ministre donne son orientation à l'Assemblée nationale dans son discours de politique générale [...] et qu'il y ait un vote derrière."

Pour autant, si la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que le nouveau Premier ministre peut "engager devant l'Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme" (article 49 alinéa 1 de la Constitution), rien n'oblige le nouveau locataire de Matignon à se prêter à l'exercice non plus. C'est d'ailleurs la solution pour laquelle Élisabeth Borne avait préféré opter en son temps, refusant ainsi de se soumettre au vote de confiance. Un choix judicieux à l'époque, au vu de la majorité toute relative du camp Macron à l'Assemblée nationale. Car en cas de vote négatif, le gouvernement doit automatiquement remettre sa démission selon les modalités de l'article 50 de la Constitution.

Alors que la situation au palais Bourbon n'a guère évolué entre l'arrivée d'Élisabeth Borne et celle de Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre pourrait choisir de suivre les pas de sa prédécesseure. Mais l'opposition menace déjà de déposer une motion de censure. Un pari risqué pour Gabriel Attal ? Pas vraiment, car concrètement, cette motion de censure, qui devrait ensuite encore recueillir une majorité absolue de 289 voix, aurait avant tout pour objectif de permettre de "clarifier qui soutient le gouvernement et sa politique [...], et de l'autre côté, qui s'oppose à cette politique", a expliqué sur Sud Radio l'eurodéputée LFI Manon Aubry ce mardi.