Une ministre de l'Education de façade "coachée" par Gabriel Attal ?

Une ministre de l'Education de façade "coachée" par Gabriel Attal ? Le Premier ministre, Gabriel Attal, a introduit sa successeure Amélie Oudéa-Castera au ministère de l'Education nationale ce vendredi 12 janvier. Mais le Premier ministre semble ne pas vouloir trop s'éloigner du ministère.

Après sa nomination au poste de Premier ministre, Gabriel Attal avait promis d'emporter la cause de l'éducation avec lui à Matignon. Vendredi 12 janvier, lors de la passation de pouvoir, la nouvelle ministre de l'Éducation qui hérite d'un super-ministère comprenant aussi les Sports et la Jeunesse, Amélie Oudéa-Castéra, a assuré à Gabriel Attal : "Je poursuivrai vos chantiers, monsieur le Premier ministre, jusqu'au succès." Le successeur d'Élisabeth Borne a affirmé que "le cap n'a pas changé d'un iota (...) Le choc des savoirs se mettra en œuvre et portera ses fruits". Le Premier ministre poursuit en assurant son implication au sein du ministère : "Tout ce que nous avons entamé ira jusqu'au bout, je m'y engage et je serai toujours à vos côtés".

En réponse, la nouvelle ministre et ancienne tenniswoman a confié : "Ma feuille de route sur ce périmètre Education nationale et Jeunesse est claire, elle est celle que vous avez portée ces derniers mois avec une exceptionnelle vigueur." Et Amélie Oudéa-Castera sait que Matignon ne sera jamais loin comme il l'a indiqué à son prédécesseur : "Je sais que vous aurez à cœur de m'accompagner et même de me coacher".

"Il va falloir que Gabriel Attal lui reconnaisse toute sa place"

Après le départ de Gabriel Attal de rue de Grenelle, seulement cinq mois après sa prise de fonction, beaucoup se demandent quel sera son rôle au sein de l'Éducation nationale. Le nouveau Premier ministre a-t-il prévu de rester dans l'ombre d'Amélie Oudéa-Castéra ? Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, syndicat majoritaire chez les enseignants de primaire, avertit que la nouvelle ministre "n'a pas de connaissances spécifiques sur l'éducation nationale". À Libération, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, explique que "le centre de gravité de l'Education nationale n'est de toute façon plus rue de Grenelle mais du côté de Matignon et de l'Elysée". "Il va falloir que Gabriel Attal lui reconnaisse toute sa place, sa légitimité, insiste également Elisabeth Allain-Moreno, porte-parole du SE-Unsa. Il ne faut pas qu'elle se retrouve à gérer le sport et lui l'Education nationale. Elle a l'air d'avoir le dialogue ouvert et d'être attachée à l'école. On verra si elle a les épaules ou pas."

Pour son premier déplacement en tant que ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castéra se rend dans un établissement des Yvelines, le collège d'Andrésy près de Conflans-Sainte-Honorine, vendredi 12 janvier. Elle sera accompagnée de son prédécesseur Gabriel Attal. "L'école est le trésor inestimable de notre République. (...) J'en serai le garant", assurait-il encore lors de la passation de pouvoir.