Déjà contrarié par LR, Attal renonce à un vote de confiance à l'Assemblée
Le discours de politique générale est un exercice auquel se prêtent tous les nouveaux chefs de gouvernement français devant les députés. La plupart, au terme de leur allocution, engagent la confiance de l'Assemblée par un vote. Cette décision revient cependant à chaque Premier ministre. Pour sa part, Gabriel Attal, après avoir fait durer le suspense, a opté pour se passer d'un vote de confiance, selon les informations du Parisien. Car le Premier ministre a bien compris qu'il lui faudrait gouverner sans majorité.
Ce n'est pas un hasard si Gabriel Attal a annoncé sa décision ce mardi matin, lors d'un petit-déjeuner à Matignon avec quelques cadres de l'exécutif. La veille au soir, le patron des Républicains Eric Ciotti déclarait sur TF1 que les députés de son parti ne voteraient pas la confiance au gouvernement, si vote il y avait. La confirmation, si Attal en avait encore besoin, qu'il ne faudrait pas compter sur LR pour trouver une majorité absolue en faveur de l'exécutif dans l'hémicycle.
"Ni confiance ni censure" pour LR
Eric Ciotti a été clair : les députés LR ne voteront "ni confiance ni censure à ce stade". Pas de vote de confiance "parce que nous sommes dans l'opposition", n'a-t-il de cesse de marteler. Mais "pas dans l'opposition systématique contrairement à d'autres", a-t-il nuancé, justifiant son refus de soutenir la motion de censure promise par La France insoumise.
Dès lors, Gabriel Attal a déduit sa feuille de conduite des déclarations du président de LR. Il n'y aura pas de vote de confiance, mais, rappelle-t-il, "il y aura forcément un vote" puisqu'il y aura une motion de censure.
La motion de censure a peu de chances
Le Premier ministre sait ce qu'il fait : contrairement au vote de confiance, pour lequel le gouvernement appelle tous les députés à se prononcer pour ou contre, la motion de censure, convoquée par un ou plusieurs groupes d'opposition, mobilise uniquement ceux qui souhaitent la soutenir. Il s'agit bien de deux outils distincts, face auxquels des groupes comme LR n'adoptent pas du tout le même comportement. La motion de censure de La France insoumise a très peu de chance de récolter une majorité de députés favorables.
Gabriel Attal fera donc l'impasse sur le vote de confiance lors de son discours de politique générale, prévu d'ici à la fin du mois de janvier. Un choix rare, mais identique à celui de sa prédécesseuse, Elisabeth Borne, qui avait dû, la première, présenter sa feuille de route devant un hémicycle privé de majorité absolue.