Affaire Rachid M'Barki : naufrage journalistique et affaire très politique

Affaire Rachid M'Barki : naufrage journalistique et affaire très politique L'ancien journaliste de BFMTV est passé aux aveux dans l'enquête sur des ingérences étrangères, admettant avoir été rémunéré pour diffuser des sujets orientés. Ce revirement lui vaudra un signalement pour "parjure".

Nouveau rebond dans l'enquête sur des soupçons d'ingérence étrangère dans le monde politico-médiatique français. Rachid M'Barki, ex-journaliste de BFMTV mis en examen pour avoir diffusé des sujets orientés pour le compte d'acteurs étrangers, avait avoué en décembre avoir été rémunéré dans cette tâche, selon Le Parisien.  Des aveux qui venaient contredire les déclarations qu'il faisait en mars 2023 devant la commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères.

Vendredi 19 janvier, le président de la commission parlementaire, Jean-Philippe Tanguy, a annoncé sur X son intention de faire un signalement à la justice pour "faux témoignage".

"Il m'est arrivé de recevoir des sommes d'argent"

Rachid M'Barki présentait le journal de la nuit de la chaîne d'information en continu BFMTV. C'est sur ce créneau qu'il est soupçonné d'avoir diffusé des sujets orientés en faveur d'acteurs étrangers, en particulier les oligarques russes, le Qatar ou encore le Sahara occidental, le tout en échange de rémunérations. "Il m'est arrivé de recevoir des sommes d'argent", a-t-il admis le 6 décembre. Il avait pourtant affirmé le contraire le 22 mars 2023.

Sa décision de passer aux aveux est motivée par la révélation d'échanges de messages avec le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, mis en examen en octobre dans l'affaire. C'est ce dernier qui aurait transmis à M'Barki les sujets à diffuser. Dans leurs échanges, une rémunération était bien évoquée.

Un député écologiste impliqué ?

L'affaire ne se résume pas à ces deux hommes. En octobre, le politologue Nabil Ennasri, spécialiste du Qatar, a été mis en examen et écroué dans l'enquête en lien avec M'Barki. Par ailleurs, le nom du député écologiste Hubert Julien-Laferrière apparait également dans les échanges entre Duthion et M'Barki. A en croire un message, il aurait été rémunéré pour des interventions en faveur de l'ex-Premier ministre du Kazakhstan, Karim Massimov. Le député a pour l'heure été exclu de son parti Génération Ecologie et mis en retrait du groupe écologiste à l'Assemblée.